Le reclus de Pretoria
En Afrique du Sud, où il réside depuis son renversement, en février 2004, Jean-Bertrand Aristide bénéficie d’une protection rapprochée. L’adresse de sa villa de Pretoria, où il vit très discrètement avec Mildred, son épouse, et ses deux filles, est tenue secrète. Pour ses rendez-vous, il utilise une autre résidence, à la campagne. Le gouvernement sud-africain lui a offert un poste de chercheur honoraire à l’université de Pretoria.
Parallèlement, il apprend le zoulou, langue dans laquelle, en hommage à ses hôtes, il a rédigé le début du livre qu’il a écrit sur son « enlèvement », comme il dit.
Mais l’Histoire le rattrape. En octobre 2004, une plainte pour « crimes de torture » a été déposée contre lui auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris. Depuis août 2005, il est en outre accusé d’avoir détourné 50 millions de dollars de fonds publics. Pour son usage personnel. Selon Nkosazana Dlamini-Zuma, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Aristide restera en Afrique du Sud « jusqu’à ce que la situation en Haïti se stabilise ». Il n’envisage pas « cette fois-ci » de participer à l’élection présidentielle.
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