De Rato le Maghrébin

Le patron du FMI s’attaque à l’intégration maghrébine.

Publié le 3 octobre 2005 Lecture : 1 minute.

Le Fonds monétaire international (FMI) serait-il plus royaliste que le roi ? C’est la question qui vient à l’esprit lorsqu’on voit son directeur général, Rodrigo de Rato, prendre à bras-le-corps la question de l’intégration maghrébine. Il part d’un constat qui devrait faire rougir les responsables maghrébins : les échanges bilatéraux entre les trois États du Maghreb central (Algérie, Maroc et Tunisie) représentent moins de 2 % de leurs échanges totaux, ce qui est très en deçà de leur potentiel. Ils le savent, mais ne font rien pour corriger le tir. Le FMI a donc… décidé d’organiser une conférence à Alger en novembre pour discuter de la facilitation du commerce entre ces pays. De Rato en a informé les gouverneurs des Banques centrales lors d’une réunion préparatoire tenue en marge des assemblées annuelles du FMI, fin septembre, à Washington.
Organisée à l’initiative du patron de la plus grande institution financière mondiale, cette conférence devrait trancher avec celles – stériles – auxquelles on est habitué au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA). La réunion d’Alger, a-t-il dit à ses interlocuteurs, devra se concentrer sur des aspects pratiques à même d’aboutir à des progrès réels, et les conclusions de cette conférence feront l’objet d’un plan d’action qui sera périodiquement suivi.
Ce qui fait rouler de Rato pour le Maghreb ? Tout simplement le fait que le développement des échanges favorise une meilleure intégration et donc une croissance plus forte pour la région. « Les pays du Maghreb représentent des marchés relativement petits et fragmentés dont la meilleure chance de développement se situe dans l’ouverture et l’intégration », a rappelé de Rato. Un marché de plus de 75 millions de consommateurs entraînerait des gains d’efficience et rendrait la région plus attrayante pour les investisseurs étrangers. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, a accueilli favorablement la proposition du FMI, et a insisté auprès de De Rato pour que l’ensemble des pays de l’UMA, et donc la Libye et la Mauritanie, soient associés à cette initiative.

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