Covid-19 : le plan de BioNTech pour produire des vaccins en Afrique
Le laboratoire allemand a annoncé que des unités de production mobiles de son vaccin contre le Covid-19 allaient être expédiées en Afrique. À terme, cette solution permettrait également au continent de mieux lutter contre le paludisme et la tuberculose.
L’Afrique va-t-elle enfin pouvoir produire elle-même ses vaccins contre le covid-19 ? Ce 16 février, le laboratoire allemand BioNTech, qui a codéveloppé avec Pfizer le premier vaccin à ARN messager, a présenté son plan pour déployer des unités de production mobiles sur le continent à l’occasion de l’inauguration de sa nouvelle usine à Marbourg. En présence notamment de trois chefs d’État africains : le Sénégalais Macky Sall, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le Rwandais Paul Kagame.
Plus d’un an après l’administration des premières doses et deux ans après le début de la pandémie, l’Afrique est le continent le moins vacciné contre le Covid-19. « Seulement 10% des Africains sont vaccinés, voire même 5 ou 6% dans les pays à faible revenu, alors que plus de 60% des populations des pays développés le sont. Cette situation n’est pas juste », s’indigne la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans une interview à paraître prochainement dans Jeune Afrique. « Aujourd’hui, explique la Nigériane, 80 % des vaccins du monde sont exportés par dix pays. Nous devons décentraliser cette production », explique-t-elle.
C’est donc pour répondre à cette situation, au cœur des débats depuis plusieurs mois, que le géant pharmaceutique allemand a conçu une usine mobile baptisée « BioNTainer », qui offrira une capacité initiale pouvant atteindre 50 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 par an.
BioNTainer offrira une capacité initiale de 50 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 par an
Les premiers modèles sont attendus au Rwanda et au Sénégal au deuxième trimestre 2022 et les premières doses devraient être disponibles douze mois plus tard. L’Afrique du Sud devrait ensuite « potentiellement » rejoindre le réseau de production. À noter que la construction d’une usine conventionnelle peut durer trois ans.
Formation de spécialistes locaux
L’usine en kit de BioNTech est capable de prendre en charge la totalité du processus de fabrication. Elle est constituée de deux modules réalisés avec douze conteneurs au total, l’un pour la fabrication de l’ARNm et l’autre pour la finalisation du sérum du vaccin, qui doit ensuite être mis en flacons ailleurs. Ensemble, les deux modules nécessiteront 800 m² d’espace.
Alors que la fabrication du vaccin nécessite quelque 50 000 étapes à respecter minutieusement, « l’idée est de standardiser le conteneur, de valider le processus en avance » avant de l’installer, a détaillé M. Sahin à l’AFP. Des employés de BioNTech y travailleront avant de former des spécialistes locaux dans une logique de transfert de compétences à « moyen ou long terme », selon un communiqué du groupe allemand.
Le plan « laboratoires conteneurs » de BioNTech s’inscrit dans la stratégie de développement de la société, qui compte s’implanter sur tous les continents. « L’augmentation de la production locale est essentielle », alors que plus d’une centaine de pays « pourraient ne pas atteindre l’objectif d’une couverture vaccinale de 70% de la population que nous nous sommes fixés pour le milieu de cette année », a averti le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, également présent à Marburg.
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