La rentrée d’Alassane Ouattara

L’opposant motive ses troupes. De Paris à Abidjan.

Publié le 4 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Rassasiés : c’est ainsi que les sympathisants du Rassemblement des républicains (RDR) d’Europe sont sortis du meeting de Montreuil (banlieue parisienne), le 25 août. Ils l’ont attendu pendant plusieurs heures, mais le discours d’Alassane Ouattara a fini par leur donner « de la matière à manger », comme le président du RDR l’avait promis.
Depuis la signature de l’accord de Ouagadougou, le 4 mars, les questions se multipliaient. Quelle stratégie le RDR allait-il adopter dans la perspective de la présidentielle, remise à l’ordre du jour par l’accord de Ouaga ? Quid de sa position sur les audiences foraines et l’identification, ses chevaux de bataille ? Les défections subies par le parti, notamment celles de deux « pontes », Fofana Zémogo et de Kouamé Oi Kouamé, à la mi-juin, ont entamé la confiance de ses partisans. Et son absence très remarquée à la cérémonie de la « Flamme de la paix », le 30 juillet à Bouaké, a semé le doute. Alassane Dramane Ouattara (ADO) cherche-t-il à signifier son désaveu de l’accord de Ouagadougou ? Se sent-il trahi par Guillaume Soro, qui a accepté la primature proposée par Laurent Gbagbo ? Pourtant, l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) était à Yamoussoukro, le 12 juin, pour la première réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), instrument prévu par l’accord de Ouaga
La rentrée médiatique de l’enfant de Kong devait mettre un terme aux spéculations. C’est chose faite. Sans qu’il s’agisse d’une annonce officielle proprement dite, Alassane Ouattara a assuré à ses ouailles réunies à Montreuil qu’il serait « candidat aux prochaines élections », « si vous le voulez, si vous le souhaitez ». Mais l’enthousiasme ne lui a pas fait perdre de vue son nouveau combat : celui de la transparence du scrutin. Laurent Gbagbo avait annoncé, le 30 juillet à Bouaké, qu’il souhaitait y aller « vite, vite, vite ». « Il importe de veiller à ce que toutes les étapes du processus électoral soient certifiées par une instance neutre », a tempéré ADO dans son discours du 25 août. Une allusion à la résolution 1765 du Conseil de sécurité de l’ONU qui supprime le poste de haut représentant des Nations unies pour les élections (HRE), « décision malheureuse », a-t-il estimé par la suite sur la radio britannique BBC. Un regret dont il avait déjà fait part au facilitateur Blaise Compaoré : dans une lettre datée du 25 juillet, il lui confiait qu’il lui saurait gré « des démarches qu’il [lui] plaira d’entreprendre auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour l’amener à reconsidérer sa position ».
Il est peu probable qu’Alassane Ouattara obtienne gain de cause. Il serait néanmoins prêt à s’accommoder de la nomination, par le facilitateur, d’un arbitre jouant en quelque sorte le rôle initialement dévolu à Gérard Stoudmann. En attendant, il a regagné la Côte d’Ivoire, le 29 août, après presque trois semaines d’absence. Et prévoit de s’atteler à la préparation du congrès du RDR, qui doit se tenir à la fin de l’année. En attendant les élections.

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