Finance high-tech

Les entreprises spécialisées dans la vente de systèmes de paiement électroniques ne négligent aucun client potentiel.

Publié le 4 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Soudan, République démocratique du Congo (RDC), Maurice, Tanzanie, Guinée-Bissau Les entreprises marocaines de monétique ignorent aussi bien la barrière de la langue que celles de la distance et de la culture. Peut-être parce qu’elles sont privées et peu soumises aux influences politiques, peut-être parce que leur métier – concevoir et vendre des systèmes de paiement, aux banques le plus souvent – est à la pointe de la modernité, S2M (Société maghrébine de monétique) et sa concurrente, M2M Group, ne limitent pas leur développement au Sénégal et à la Mauritanie, traditionnel pré carré du royaume.
« Aucun pays n’est black-listé », assure tout simplement Redouan Bayed, président de M2M Group, dans un bureau au mobilier moderne et dépouillé que parfume un bouquet de lys. « Nous souhaitons nous étendre dans toute l’Afrique, nous n’avons aucune limite », confirme de son côté, Aziz Daddane, président du directoire de S2M.

Que ce soit à Kinshasa, à New York ou à Téhéran, les produits que ces sociétés marocaines vendent – logiciels permettant de piloter les transactions bancaires, cartes bleues dans le cas de S2M – et les services qu’elles proposent – l’installation et la maintenance – sont identiques et soumis à des normes strictes. Ils sont donc facilement exportables. C’est pourquoi, si S2M a aujourd’hui des clients dans une dizaine de pays du continent, elle en a aussi aux États-Unis ou au Moyen-Orient. Idem pour sa concurrente, qui travaille aussi bien en Jordanie qu’en Iran ou au Canada. « Dans notre domaine, il faut une expertise très pointue, explique Redouan Bayed. Notre marché est donc forcément mondial. »
L’Afrique subsaharienne occupe toutefois une place à part. « En 2003, nous avons dressé un plan de développement sur trois ans, raconte Aziz Daddane. Cette partie du continent y tenait déjà une place très importante parce que ses marchés sont encore quasiment vierges. » Mais il n’est pas encore question d’y ouvrir une filiale, comme S2M s’apprête à le faire en Tunisie. Pour dénicher de nouveaux clients au sud du Sahara, S2M utilise un « réseau de partenaires locaux », les distributeurs de ses produits le plus souvent, car ils sont plus à même de « connaître le marché et les besoins monétiques des banques ». Et, face aux concurrents européens, la fibre « africaine » des entreprises marocaines peut faire la différence.

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Ni géographique, ni culturelle, ni linguistique, la limite est finalement… économique. Le taux de bancarisation en Afrique subsaharienne ne dépassant pas les 5 %, la demande est encore limitée et la part de l’Afrique subsaharienne dans le chiffre d’affaires de S2M comme de M2M Group est faible : « Environ 10 % » pour M2M Group (pour un total de 72 millions de dirhams en 2006). « À quelques exceptions près, les marchés africains ne permettent pas de faire du volume », reconnaît Redouan Bayed. Ou du moins pas encore M2M group prospecte aujourd’hui de grands marchés : le Nigeria, le pays le plus peuplé du continent, ou l’Afrique du Sud, le pays le plus développé. Les autres ne peuvent que croître.

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