Le plan de la BAD et d’Africa50 pour verdir les infrastructures en Afrique
Les deux institutions africaines ont lancé, en marge du sommet UE-UA, une alliance pour financer des projets de constructions durables. Objectif : lever 500 millions de dollars.
Au cœur des politiques publiques du continent ces dix dernières années, la question du financement des infrastructures en Afrique peut-elle être résolue ? Entre enjeux climatiques et besoins d’investissements, le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et Africa50, fonds d’investissement créé par la banque et dédié aux infrastructures, ont annoncé, le 17 février en marge du 6e sommet Union européenne-Union africaine à Bruxelles, leur volonté de collaborer avec des partenaires mondiaux pour créer une Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique.
La Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, l’Agence française de développement (AFD) et la Fondation Rockefeller ont déjà exprimé leur souhait de rejoindre l’initiative.
Le principe est simple. Pour remédier au manque de projets viables capables de générer des flux de trésorerie stables à long terme, l’Alliance souhaite lever jusqu’à 500 millions de dollars pour aider à leur développement. Et cela du stade de la préfaisabilité jusqu’à la clôture commerciale et financière. Les ressources investies soutiendront des projets d’infrastructures écologiques et durables dans le but de soutenir la transition du continent vers le net zéro carbone.
Attirer des fonds privés
Mais, pour que cela soit réalisable, il est essentiel d’attirer des capitaux, des capitaux déjà existants sur le continent. Selon la BAD, il existe un « appétit croissant des investisseurs institutionnels pour les investissements verts, durables, environnementaux et sociaux ». D’où l’intérêt des « institutions africaines et de leurs partenaires mondiaux à atténuer les effets négatifs du changement climatique en investissant rapidement dans des infrastructures plus vertes, résilientes au changement climatique, inclusives, de qualité et durables ».
En tirant parti du secteur privé pour développer « de manière transparente » des projets qui comblent le déficit d’infrastructures de l’Afrique, le but de l’Alliance serait au final « d’assurer l’accès universel à l’énergie tout en minimisant l’accumulation de la dette souveraine ».
Dans le détail, l’Alliance doit exécuter son programme avec trois catégories de développeurs de projets d’infrastructures : Africa50 à grande échelle, Africa50 en co-développement avec des partenaires africains locaux et des développeurs d’infrastructures privés expérimentés.
Jusqu’à 10 milliards de dollars d’opportunités d’investissements
En jouant sur l’effet d’entraînement, l’Alliance projette de générer jusqu’à 10 milliards de dollars d’opportunités d’investissements provenant de ses membres mais aussi d’autres institutions de financement du développement, d’institutions financières commerciales et de fondations, d’investisseurs institutionnels publics et privés (africains et mondiaux), de promoteurs de projets, d’opérations souveraines de banques multilatérales de développement et de donateurs bilatéraux du G20.
La Banque africaine de développement estime toutefois les besoins de financement des infrastructures de l’Afrique à hauteur de 170 milliards de dollars par an d’ici à 2025, quand le déficit estimé est de 108 milliards de dollars par an.
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