Oui à la démocratie !

Le projet d’amendement de la Loi fondamentale massivement approuvé à l’issue du référendum du 25 juin.

Publié le 4 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Est-ce vraiment une surprise ? Le référendum sur l’amendement de la Constitution mauritanienne a été approuvé le 25 juin par 96,97 % des votants. Fruit d’un consensus obtenu, en octobre 2005, à l’issue d’une large concertation entre les militaires au pouvoir depuis le 3 août 2005, les dirigeants des partis politiques, les acteurs de la société civile et les opérateurs économiques, le texte comporte une nouveauté de taille : le mandat présidentiel ne sera renouvelable qu’une seule fois et sa durée sera réduite à cinq ans.
Après vingt et un ans de règne ininterrompu de l’ex-président Maaouiya Ould Taya, que certains soupçonnaient de vouloir passer le témoin à son fils, l’amendement a en effet tout pour plaire aux Mauritaniens. À preuve, la campagne en faveur du oui menée tambour battant par les membres du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), la junte au pouvoir, a été relayée par la quasi-totalité de la classe politique, des responsables associatifs, des dignitaires religieux et des chefferies tribales.
Cette belle unanimité a par ailleurs été favorisée par l’une des premières décisions des nouveaux maîtres du pays : l’interdiction faite aux membres du CMJD et du gouvernement de se présenter aux élections qui auront lieu pendant toute la période de transition. Laquelle aboutira, en mars 2007, à la remise du pouvoir aux civils.
Une note discordante, quand même. Quatre petites formations légales, ainsi que la tendance majoritaire des Forces africaines de libération de Mauritanie (Flam), la principale composante de l’opposition en exil (qui reproche aux autorités de la transition d’avoir éludé le problème de la cohabitation entre Maures et Négro-Mauritaniens et celui du passif humanitaire du régime déchu) ont appelé à boycotter le scrutin. Certains nostalgiques de Ould Taya ont fait, plus discrètement, de même. Mais ces appels n’ont apparemment eu sur l’électorat qu’un effet limité puisque le taux de participation au scrutin avoisine 75,5 %. Dans la vallée du fleuve Sénégal d’où sont originaires les dirigeants des Flam, 74 % des inscrits ont pris part au vote et 95 % d’entre eux ont voté oui. Dans l’Adrar, région natale du président déchu, le taux de participation a été de 76,14 % et le oui a recueilli 76,99 % des suffrages. À en croire la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les observateurs dépêchés sur place par l’ONU, l’Union africaine, les États-Unis et l’Organisation internationale de la Francophonie, ces chiffres sont incontestables.
« C’est un formidable sursaut national », s’est réjoui, au lendemain du vote, le colonel Ely Ould Mohamed Vall. L’homme fort de Nouakchott a confirmé son engagement d’abandonner la magistrature suprême au futur président démocratiquement élu, « conformément au calendrier du programme de transition ».

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