La coupe est pleine

Publié le 4 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Enfin un peu d’action dans cette Coupe du monde que j’ai longtemps trouvée morose ! Les premiers jours surtout, tant on était loin de la folle ambiance de France 98 et de la fièvre jaune de 2002
Ne croyez pas que je crache dans les filets : je fais partie de ces femmes qui se sont découvert une passion insoupçonnée pour le foot il y a huit ans. Un engouement d’un genre particulier, puisque je ne me transforme en hooligan de salon que par cycles de quatre ans.
Toutefois, quelque chose ne tournait pas rond dans cette Coupe du monde. Elle a beau avoir lieu dans un pays tout proche, je n’en ressentais, hélas ! pas les vibrations. Eh oui, l’herbe des pelouses nipponnes et sud-coréennes me paraissait bien plus verte que celle des stades allemands ! Pis, la légendaire magie du Mondial semblait avoir pris ses quartiers sur le banc de touche. Devant tant de grisaille, la question se posait : le fait que la compétition se déroule dans un pays célèbre pour sa rigueur germanique n’était-il pas lié à son manque de pep ? Il est vrai qu’en matière de fantaisie, les fils de Goethe peinent généralement à voir plus loin que la mousse de leur chope de bière
OK, je tombe dans la caricature facile, mais qui a dit que les coups étaient hors-jeu dans ce Mondial ? À voir le nombre de cartons jaunes distribués avec une générosité de mécène, j’en doute fort.
Pour couronner le tout, les deux équipes que je supportais brillaient soit par leur absence, soit par leur jeu un crampon en dessous. J’ai nommé les Lions de la Téranga et les Bleus. Les piteux fauves, encore sonnés par le méchant tacle qui les a boutés hors des qualifications, sont allés panser leurs plaies quelque part dans la savane. Les coqs au vain, eux, jouaient désespérément des ergots, se payaient des prises de bec en plein match et erraient sans but sur la pelouse. À les voir foncer droit dans le mur (du son, pour rester dans la basse-cour), je m’étais déjà préparée à jeter pour de bon mon pop-corn à la poubelle, tant j’étais persuadée que les Bleus sortiraient crête basse du Mondial
Ça, c’était avant. Car la raclée qu’ils ont infligée aux poulains du vociférant Luis Aragonés m’a remise en selle. Je suis à nouveau prête à me débrider et à gesticuler dans tous les sens devant mon écran. Battront-ils le Brésil ? Iront-ils en finale ? Tout un pays revitalisé par leur récent triomphe espère. Enfin presque. Car, dans le camp des Gaulois, un irréductible journaliste sportif rêve peut-être du contraire : Thierry Roland. Lui qui a promis de se pavaner tout nu autour de l’Arc de triomphe en cas de victoire finale des tricolores ne doit pas en mener large, maintenant que l’équipe moribonde a ressuscité. À défaut de feuille de vigne, on lui collerait bien un bon carton rouge à celui-là !

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