Pour la Coface, « les entreprises africaines, c’est maintenant ! »
Pour les participants au colloque « risque pays 2014 », organisé le mardi 21 janvier à Paris par la Coface, le temps des entreprises africaines est arrivé. Si la perception des investisseurs a changé, le manque d’infrastructures et la faible gouvernance des entreprises constituent de vrais challenges.
Le groupe Coface, l’un des leaders mondiaux de l’assurance-crédit, a organisé le mardi 21 janvier à Paris, un colloque consacré aux perspectives d’évolution du risque pays, en 2014. La table ronde « les entreprises africaines, c’est maintenant ! » a été l’occasion de revenir sur la nouvelle attractivité des entreprises africaines.
Nouvelles perceptions
Pour Stanislas Zézé, PDG de l’agence de notation financière Bloomfield Investment, basée à Abidjan, si le taux de croissance élevé que connaît le continent est un des moteurs de cet engouement, d’autres facteurs sont à prendre en compte, notamment « le retour accru des compétences africaines sur le continent, les codes d’investissements de plus en plus incitatifs adoptés par les États africains et la faible concurrence existant sur les marchés locaux. »
Cette attractivité nouvelle se manifeste plus particulièrement, souligne l’analyste ivoirien, dans l’évolution de la perception des investisseurs. Ainsi, citant les données issues de sondages conduits par l’association Emerging Markets Private Equity, il remarque que l’Afrique subsaharienne est passée, en terme d’attractivité pour les investisseurs, de la 7e place mondiale en 2010, au 1er rang en 2013.
Un port qui fonctionne bien, c’est ou à deux points de croissance de plus
Ces mêmes enquêtes d’opinion montrent que 64 % des investisseurs sondés espérent une rentabilité supérieure à 16 % pour leurs opérations en Afrique subsaharienne, contre 57 % en 2012. C’est le taux le plus élevé au monde, juste devant l’Amérique latine, (63%) et la Chine (61%), mais bien qu’en Inde, en Russie et dans les pays de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, où ce chiffre atteint à peine 38%.
Gouvernance en mal
Présent également à cette table ronde, Gabriel Fal, président du conseil d’administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a, quant à lui, insisté sur le chemin que les entreprises africaines ont encore à parcourir en terme de gouvernance. S’il reconnaît, à l’instar de Stanislas Zézé, que la diversification de l’actionnariat en Afrique a induit une amélioration du management et de la gestion des entreprises, il estime pourtant que plus d’efforts devraient être faits, notamment en ce qui concerne la délégation de pouvoir et la répartition des tâches. « Les PME familiales ont besoin de conseils. Et elles ont besoin d’évoluer dans la façon dont elles sont gérées : apprendre à déléguer, à avoir une vraie équipe qui travaille pour l’entreprise et ne plus avoir un chef d’entreprise tout puissant », plaide-t-il.
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Parmi les challenges à la croissance du secteur privé en Afrique, les participants à la table ronde ont également relevé le manque d’infrastructures. « Un port qui fonctionne bien, c’est ou à deux points de croissance de plus », directement à travers ses activités, mais aussi grâce à l’effet d’entraînement sur le tissu industriel et entrepreneurial local, estime Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Africa Logistics.
Sauts technologiques
Pourtant, ce manque d’infrastructures pourrait être, dans certains cas, une aubaine, considère-t-il, car il offre la possibilité de sauts technologiques. Prenant l’exemple du groupe télécoms français Orange, l’industriel remarque : « L’innovation est parfois la seule solution sur le terrain. Orange par exemple a développé son service de paiement en ligne au Kenya, avant de l’appliquer en France. » De la même façon, l’Afrique pourrait s’affranchir de certaines infrastructures de distribution, grâce notamment au développement du e-commerce, estime-t-il.
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