Une étude publiée à la veille du sommet du G8

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

L’économiste britannique Paul Collier, conseiller du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne, a dirigé l’équipe de six chercheurs qui a rédigé l’étude Breaking the Conflict Trap : Civil War and Development Policy (« Sortir du piège des conflits : guerre civile et politique de développement »). Pour lui, c’est le moment ou jamais de pousser à une réaction vigoureuse de la communauté internationale au fléau des guerres civiles qui entraînent des pays déjà pauvres dans la voie du « développement à l’envers ». Ce n’est pas un hasard si l’étude a été publiée à la veille du sommet du G8 rassemblant les chefs d’État ou de gouvernement des pays les plus puissants de la planète (à Évian, en France, du 1er au 3 juin). « Cette recherche débouche sur un agenda d’actions concrètes qui va être au menu du sommet auquel participera James Wolfensohn, le président de la Banque mondiale », confie Collier.
Avant de se passionner pour l’analyse économique des guerres civiles, cet universitaire a publié de nombreux articles et des ouvrages dans des domaines aussi divers que les politiques commerciales, l’impact des variations brutales des prix des matières premières, les marchés financiers, le développement rural, l’allocation de l’aide publique au développement. Professeur à l’université d’Oxford au Royaume-Uni, où il anime le Centre d’études des économies africaines (CSAE), et professeur associé au Centre d’études et de recherche sur le développement international (Cerdi) de l’université d’Auvergne, en France, Paul Collier était le directeur du Development Research Group (département de recherche sur le développement) de la Banque mondiale, d’avril 1998 à avril 2003, au moment de la préparation du rapport.
Il est convaincu que les économistes ont leur mot à dire dans la conception des politiques de prévention des guerres civiles : ils « disposent d’outils statistiques permettant à la fois d’évaluer précisément toutes les conséquences des conflits et de mettre en évidence leurs déterminants ». L’institution financière qu’est la Banque mondiale ne marche-t-elle pas sur les plates-bandes de l’Organisation des Nations unies, chargée du maintien de la paix ? « Nullement, se défend-il. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les Nations unies. Les deux conseillers du secrétaire général de l’ONU [Kofi Annan] sur les conflits nous ont dit : faites ce travail. » Si la Banque mondiale est plus écoutée par les grands de ce monde que l’ONU, sur le dossier brûlant des guerres civiles, alors pourquoi pas ?

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