Sus aux pirates !

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Le Bureau maritime international (International Maritime Board, IMB), rattaché à la Chambre internationale de commerce (ICC), s’est inquiété, le 1er mai, d’une hausse significative des attaques à l’encontre des navires de marine marchande au cours du premier trimestre 2003. Depuis le début de l’année, souligne l’IMB, le nombre d’agressions (cent trois au total) a déjà égalé celui de l’année 1993. […]
Les attaques dans les eaux africaines sont sans commune mesure avec celles perpétrées en Indonésie, en Malaisie, au Bangladesh ou en mer de Chine méridionale. Mais l’augmentation du nombre d’attaques est une constante au large du continent, malgré la faiblesse de ses échanges et de son trafic maritime.
Le golfe de Guinée et la Corne demeurent l’épicentre du phénomène. Avec quatorze attaques de grande ampleur en 2002 contre huit l’année précédente (auxquelles s’ajoutent neuf attaques au large du Bénin), les eaux nigérianes sont redevenues les plus dangereuses l’an passé ; ces statistiques rejoignent celles des années 1982-1986 au cours desquelles le pays enregistrait en moyenne vingt-cinq actes de piraterie par an. Cinq attaques ont par ailleurs été signalées au large de la Côte d’Ivoire (cinq en 2001), deux au large du Liberia (quatre en 2001) et trois au large du Ghana. La tendance devrait encore s’accentuer en 2003 : neuf attaques ont été recensées au large du Nigeria au cours du premier trimestre. Le chiffre devrait atteindre la trentaine à la fin de l’année.
La Corne de l’Afrique est également le théâtre de nombreux faits d’armes émanant de bandes organisées qui sévissent sur les navires en provenance de Dubaï, du Yémen et, plus généralement, dans le golfe d’Aden. Le risque augmente à l’approche des côtes somaliennes. « Il est passé de possible à certain », estime l’IMB. En 2002, six attaques ont eu lieu au large de la Somalie (cinq en 2001), onze au large de Djibouti (neuf en 2001) et cinq au large du Yémen, contre trois un an auparavant.
Parmi les eaux dangereuses figurent également celles du Cameroun (cinq attaques en 2002), du Gabon (sept attaques en 2002), ainsi que celles du Sénégal, de Madagascar, de la Tanzanie et de la Mauritanie, qui ont essuyé chacun trois piratages l’année dernière.
La plupart de ces actes visent prioritairement les pétroliers et porte-conteneurs dont les cargaisons sont pillées. Les bandes organisées n’hésitent plus à s’en prendre à l’équipage en le kidnappant contre rançon ; la pratique est courante de la part des factions somaliennes. Les groupes nigérians se distinguent, eux, par leur violence, mais ne recourent pas automatiquement à la prise d’otages.
Depuis le début de l’année, cent quarante-cinq membres d’équipages ont déjà été portés disparus, kidnappés ou tués ; trois cent trente-cinq actes de piraterie ont été répertoriés dans le monde en 2001 et trois cent soixante-dix en 2002. Des chiffres très éloignés de la réalité selon l’agence américaine de sécurité maritime (Somsa), qui estime que la moitié seulement des agressions serait recensée.

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