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La cinquième édition du principal salon de recrutement en Afrique de l’Ouest s’est tenue à Dakar, du 26 au 28 mai.
Pour sa cinquième édition, le salon AfricTalents, organisé par le cabinet de recrutement parisien Africsearch, s’est délocalisé de Paris à Dakar. L’idée était ambitieuse : inviter des responsables de filiales de multinationales comme Shell, Ernst & Young ou encore Aventis, mais aussi d’entreprises sous-régionales, à venir puiser directement de jeunes recrues dans le vivier local. Au total, une vingtaine d’exposants à la recherche immédiate de cent cinquante cadres pour le Sénégal et les pays voisins. « C’était un pari un peu fou, reconnaît Didier Acouetey, directeur d’Africsearch. Mais ce type d’initiative répond directement aux besoins des entreprises qui cherchent aussi des candidats formés en Afrique ou qui ont déjà l’expérience du terrain. » Pas de profil type, donc. Mais de plus en plus une volonté de « créer des compétences locales » : « Nous recrutons à tous les niveaux, de l’ouvrier à l’ingénieur, explique Hervé Ronot, responsable Afrique de l’Ouest du groupe de BTP Sogea. Nous travaillons à former des équipes performantes en délocalisant les savoirs. »
La seconde tendance est à l’expatriation dans la sous-région. Ainsi, à la Sogea, près de 15 % des cadres africains travaillent sur le continent dans un autre pays que le leur. « Si les dirigeants des PME restent encore assez réfractaires à employer des « expats » africains, la sous-régionalisation des compétences est devenue indispensable dans les multinationales », confirme Didier Acouetey.
À l’heure où le Sénégal entrevoit les retombées positives de sa politique volontariste dirigée vers le secteur privé, le pays veut incarner l’image du bon élève du Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique). Avec, au coeur du dispositif, le développement des infrastructures pour relier le pays à ses voisins et la création de projets transnationaux.
Cette intégration dans la sous-région passe également par un effort accru en direction de la formation. Et Dakar, avec sa soixantaine d’écoles privées, entend devenir un pôle performant pour l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, par exemple, l’Institut supérieur de Dakar, coorganisateur du salon, accueille aujourd’hui 40 % de non-Sénégalais. Ses diplômes de marketing ou de gestion et son programme MBA ont acquis une bonne réputation auprès des recruteurs. « De nouveaux profils de qualité sortent de ces écoles, soutient un responsable de Shell, présent au salon. Nous ne cherchons pas à nous convertir à 100 % au recrutement local, mais il est important de renverser la domination actuelle des formations européennes ou américaines. » Face au succès de ce premier salon, Didier Acouetey promet que, dès l’an prochain, il reviendra en Afrique.
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