Où sont les étrangers ?

Publié le 4 juin 2003 Lecture : 1 minute.

Dans les textes, rien n’indique qu’il soit nécessaire d’avoir la nationalité française pour pouvoir être élu. Mais dans l’histoire de l’Académie, l’écrivain américain Julien Green reste l’unique exception qui confirme la règle. Élu en juin 1971, au fauteuil de François Mauriac, il démissionne vingt-cinq ans plus tard en écrivant à ses pairs qu’il s’estime « exclusivement » américain et que « les honneurs ne l’intéressent pas du tout, quels qu’ils soient ». Mais le « cas Green » ne fera pas école. Et l’élection en 1980 de Marguerite Yourcenar en témoigne : première femme à entrer dans l’illustre assemblée masculine, il semble qu’on lui ait « rendu » pour l’occasion cette précieuse nationalité française qu’elle avait perdue. Enfin, en 1996, l’expérience malheureuse de l’Espagnol Jorge Semprun a relancé le débat. Sa candidature a été invalidée de justesse, après qu’on l’eut sollicité, au motif qu’il n’était pas français. Certains diront que ce rejet ne fut qu’un prétexte pour éviter qu’un ancien membre actif du Parti communiste espagnol n’intègre l’institution. Quoi qu’il en soit, encore une fois la tradition tacite fut respectée. Quant à Eugène Ionesco (Roumanie), Henri Troyat (Russie), Hector Bianciotti (Argentine), Léopold Sédar Senghor (Sénégal) ou François Cheng (Chine), tous académiciens, ils ont été naturalisés français – ou sont nés « sujet français ». F. Let.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires