La vie des livres

Publié le 4 juin 2003 Lecture : 3 minutes.

Mémento
> L’Algérie est l’invitée d’honneur du 7e Salon euro-arabe du livre qui se tient à Paris du 10 au 15 juin. Quelque deux cent cinquante éditeurs présenteront leurs ouvrages sous le vaste chapiteau installé sur le parvis de l’Institut du monde arabe.
> « Bibliothèque Maktaba », nouvelle collection des éditions Fayard, a pour objectif de faire connaître les « textes fondateurs de la civilisation et de la culture arabe ». Chaque ouvrage est accompagné de commentaires sur l’auteur et son époque ainsi que sur le texte lui-même. Parmi les premiers titres à paraître, Aphorismes choisis d’Al-Farabi et Le Livre des animaux d’Al-Jahiz.

À la page

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> Déjà récompensé à la fin de 2002 par le Goncourt des lycéens, Laurent Gaudé s’est vu attribuer le 49e prix des Libraires pour La Mort du roi Tsongor (Actes Sud). Près de quatre cents professionnels français, canadiens, belges et suisses ont participé au vote. Le livre met en scène un vieux roi africain tentant en vain d’empêcher la guerre de dévaster son pays.
> En vedette en ce début de juin, Enki Bilal, dont le nouvel album de bandes dessinées sera tiré à 400 000 exemplaires. Pour assurer la réussite de l’opération, l’éditeur, Les Humanoïdes associés, investit 300 000 euros dans la promotion.
> Le Turc Orhan Pamuk s’est vu décerner l’une des distinctions littéraires les plus richement dotées au monde (100 000 euros), le « Impac Dublin Litterary Award » pour son roman My Name is Red (« Mon nom est rouge »). Le lauréat 2002 était le Français Michel Houellebecq.
> Le sexe, la sorcellerie, les intrigues autour du pouvoir sont les ingrédients d’un livre qui fait sensation au Mexique. Et pour cause : le personnage central de The Boss Lady n’est autre que Marta Sahagun, l’épouse du président Vicente Fox. La couverture montre la première dame envoyant au photographe un clin d’oeil très suggestif.

Comment on fabrique un best-seller
Les deux mandats (1992-2000) de Bill Clinton à la Maison Blanche ont, somme toute, suscité peu de livres. Il est vrai que depuis les attentats du 11 septembre 2001 et les guerres qui s’ensuivirent les éditeurs ont eu la tête ailleurs. L’autobiographie de l’ancien président démocrate devrait relancer l’intérêt pour cette période. On sait que Clinton a touché une avance record de 10 millions d’euros et que le livre sortira aux États-Unis chez Knopf – Odile Jacob ayant acquis les droits pour la version française. Mais la date de parution n’est pas encore connue. On parle de la fin de 2003.
En attendant, c’est de son épouse que vient l’événement. Le livre de Mémoires de Hillary Clinton bénéficie en effet d’un lancement exceptionnel. À l’américaine, selon l’expression consacrée. Le 9 juin, l’ouvrage sort aux États-Unis, chez Simon & Schuster, avec un premier tirage de 1 million d’exemplaires ; l’éditeur ne pouvait pas faire moins, comme le rappelle Livres-Hebdo, pour un ouvrage qui lui a coûté 8 millions de dollars d’à-valoir. Un jour avant, le 8 juin, l’auteur aura présenté son oeuvre dans le magazine 20/20 de la chaîne ABC.
Tout cela ne fera que donner le signal d’une promotion mondiale retentissante. L’ouvrage paraît en effet simultanément dans quinze autres pays le 10 juin. Pour ce qui est de la France, où l’éditeur est Fayard, le magazine Elle publiera des bonnes feuilles dès le 9, suivi par l’hebdomadaire L’Express le 12. La semaine suivante, une interview de l’ex-First Lady est prévue dans Paris-Match.
Et ce n’est pas tout. Une énorme campagne de publicité sera menée dans la seconde quinzaine de juin dans la presse hexagonale. Si bien que personne ne devrait ignorer qu’Hillary Clinton est l’auteur d’un livre intitulé Mon Histoire lorsqu’elle sera de passage en France les 2 et 3 juillet. Une multitude d’entretiens et de rencontres avec les journalistes sont bien sûr d’ores et déjà programmés. Le clou devrait être un Journal télévisé de 20 heures sur une des grandes chaînes hexagonales.
Fayard, qui avait déjà déboursé plusieurs millions de francs, il y a deux ans, pour acquérir les droits de reproduction, espère ainsi amortir un investissement particulièrement lourd. Livres-Hebdo indique le tirage : 130 000 exemplaires. Tout ce qu’on peut dire, pour l’instant, c’est que le lecteur en aura pour son argent (25 euros). En quantité du moins. Le livre compte pas moins de 670 pages.

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