Guinée : quand Mamadi Doumbouya veut saisir les maisons de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré

Visés par une campagne de récupération des biens de l’État, les deux anciens opposants dénoncent une manœuvre politique.

Le président de la junte guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, à Conakry, le 10 septembre 2021. © Sunday Alamba/AP/SIPA

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Publié le 22 février 2022 Lecture : 6 minutes.

Aux yeux de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré, Mamadi Doumbouya est passé de libérateur à oppresseur. En renversant Alpha Condé le 5 septembre, le chef de la junte guinéenne avait pourtant rendu au premier sa liberté de voyager. L’ancien opposant a retrouvé le siège de son parti et son bureau, auxquels il ne pouvait plus accéder depuis la présidentielle du 18 octobre 2020. Le second, qui vivait en exil en Côte d’Ivoire, a pu finalement regagner son pays. Ainsi, les leaders respectifs de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’Union des forces républicaines (UFR) ne tarissaient plus d’éloges sur le président du Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD).

Mais aujourd’hui, c’est la désillusion. Engagé dans une vaste opération de récupération des biens de l’État, le régime militaire de Conakry a sommé Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré d’évacuer leurs résidences respectives avant le 28 février. Les deux hommes s’élèvent contre cette méthode. D’autant que le préavis, qui a été diffusé en dehors de toute procédure judiciaire, ne leur est parvenu que mi-février. « Même des locataires ont trois mois pour quitter leur maison », s’offusque le président de l’UFR. Ces jours-ci, militants et proches désemparés de Sidya Touré défilent devant l’objet du litige : une luxueuse et verdoyante bâtisse située dans le quartier Minière, en banlieue de Conakry.

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