Divines surprises

Les prospections en offshore ont révélé la présence d’importantes ressources. Les autorités espèrent une entrée en production en 2005.

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 3 minutes.

On n’aurait jamais imaginé que le sous-sol mauritanien puisse être si prometteur. Il aura fallu attendre le début du XXIe siècle pour qu’il consente à livrer ses richesses géologiques, exception faite du fer, qui, lui, est exploité depuis 1963. Résultat : la Mauritanie possède probablement de l’or, des diamants, du cuivre, du phosphate, du gypse. Quant aux réserves d’hydrocarbures, elles sont avérées depuis peu.
Le pétrole et le gaz, justement, sont un peu plus qu’une promesse depuis 2001. Et ce grâce aux progrès considérables enregistrés au cours des quinze dernières années par les techniques d’exploration en eaux profondes, qui ont rendu possible la prospection de l’offshore mauritanien. C’est en tout cas le pari relevé par un consortium pétrolier conduit par Woodside (Australie, qui en détient 35 %) et comprenant le groupe ENI (Italie, 35 %), Hardman Resources (Australie, 18,6 %), Planet Oil (Australie, 3 %), Fusion Oil & Gas (Australie, 6 %), et Elixir Corporation (Australie, 2,4 %).
En 1998, munis d’un permis de prospection sur cinq blocs offshore (39 200 km2 allant de la limite sud du littoral jusqu’au nord de Nouakchott), le consortium commence l’exploration en eaux profondes, allant jusqu’à 2 600 m en dessous de la surface de l’océan. Et le choix s’avère être bon. En mai 2001, le forage du puits Chinguetti-1, au sud-ouest des côtes mauritaniennes, donne les premiers signes encourageants à 791 m de profondeur. Mais c’est en octobre 2002 que le puits d’évaluation Chinguetti 4-4 – surnommé Banda – confirme la présence d’hydrocarbures. Aujourd’hui, les compagnies procèdent aux études de rentabilité commerciale de Chinguetti-1. Trois à six forages supplémentaires devraient être effectués dans le champ pétrolifère de Banda à partir du mois d’août 2003. À la fin de l’année 2002, le consortium avait déjà investi autour de 190 millions de dollars pour ses opérations en Mauritanie.
À combien les réserves mises en évidence par ces deux forages sont-elles estimées ? À 100 millions de barils chacun, « au bas mot », selon les autorités du pays. En plus, Banda recélerait de gigantesques réserves de gaz. L’Australien Woodside table sur 50 000 à 75 000 barils de pétrole par jour. Si le ministère des Mines et de l’Industrie assure une entrée en production d’ici au troisième trimestre de 2005, les dirigeants de Woodside, prudents, préfèrent parler de 2006.
Toujours dans l’offshore, la compagnie anglaise Dana Petroleum s’est vu attribuer les blocs 1, 7 et 8 (soit 34 000 km2). Elle devrait commencer un forage de prospection sur le bloc 7, au nord-ouest de Nouakchott, vers octobre 2003. Woodside, Hardman et Elixir ont racheté à Dana 48,57 % du bloc 7 en octobre 2000, mais les Anglais en ont conservé la majorité des parts et en restent l’opérateur. « Dana a déjà investi quelque 15 millions de dollars en études sismiques, et une trentaine de prospections possibles ont été identifiées », précise-t-on à Nouakchott.
Alors que la zone offshore est largement convoitée, l’onshore est encore relativement vierge. L’opérateur International Petroleum Grouping (IPG) effectue depuis 2002 des forages d’exploration sur son bloc 11 (29 243 km2), à 70 km au nord de la capitale. Quant au bassin de Taoudeni (500 000 km2, soit la moitié du pays !), il suscite à nouveau l’intérêt des pétroliers après avoir été l’objet, dans les années soixante-dix, de plusieurs tentatives de prospection par Agip et Texaco. Bel Hassa International (Émirats arabes unis) a ainsi acquis, en septembre 2002, deux permis (Ta1 et Ta2) au nord-ouest du bassin, et le gouvernement mauritanien vient de donner son accord de principe à Total (France), Repsol (Espagne) et Woodside pour un agrément de recherche sur deux blocs chacun. Enfin, Brimax International est en train d’explorer le bloc 12, au sud-ouest du pays.

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