Des ressources en danger
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Sur la plage de Ten Alloul, village situé dans le Parc national du banc d’Arguin, mouettes et pélicans attendent impatiemment l’arrivée des pirogues à voile, les lanches. Comme à chaque sortie, la chasse aux requins, mulets et autres raies-guitares aura été fructueuse. Les Imraguens, pêcheurs locaux, sont les seuls autorisés à travailler dans cet écosystème côtier exceptionnel, baigné par des eaux riches en éléments nutritifs. Mais les captures sont loin d’être aussi « miraculeuses » qu’elles pouvaient l’être il y a quelques années encore. Une chose est sûre : dans leurs filets, les pêcheurs ne trouveront aucun poisson-scie. Cette espèce a tout simplement disparu au cours de la dernière décennie. Et ce n’est pas l’arrêt temporaire de la pêche, interdisant les chalutiers du 1er septembre au 31 octobre pour protéger les espèces menacées d’extinction, qui semble y changer grand-chose.
L’accord de pêche conclu avec l’Union européenne, et renouvelé pour cinq ans le 1er août 2001, est des plus critiqué par les organismes de protection de l’environnement et les pêcheurs. La Convention des Nations unies sur le droit de la mer stipule qu’un accord n’est possible qu’en cas de « surplus » des ressources halieutiques. Or des chercheurs de l’Institut mauritanien de recherches océanographiques et des pêches (Imrop) estiment que « l’on n’est pas loin de la pleine exploitation pour ce qui concerne les poissons de fonds (daurades, mérous, soles, crevettes). Quant aux céphalopodes, le poulpe en particulier, c’est la surexploitation qui prévaut ». Selon l’Imrop, les captures n’ont jamais été aussi mauvaises qu’en 2002. Et les ressources halieutiques ne cessent de diminuer.
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