Chirac dans le texte

Extraits d’une interview au à la veille du sommet du G8.

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

La guerre d’Irak et les États-Unis
« Une guerre qui n’est pas légitime ne le devient pas parce qu’elle a été gagnée. […] Les États-Unis ont mis beaucoup d’eau dans leur vin, ces quinze derniers jours, à l’ONU. […] Je pense que le rôle de Tony Blair a été positif. »
« Les États-Unis ont une vision du monde très unilatéraliste. Je défends l’idée d’un monde multilatéral qui, apparemment – je dis bien apparemment -, s’oppose à cet unilatéralisme. L’Europe est, et sera certainement dans le futur, une grande puissance mondiale. Il faut également tenir compte de l’émergence de la Chine sur la scène mondiale, et aussi de l’Inde. Il y a donc d’autres pôles. Que vous le vouliez ou non, nous allons vers un monde multipolaire. Il y aura essentiellement deux pôles : l’Europe et les États-Unis, qui partagent des valeurs communes. Dans ce contexte, je ne me fais pas de souci. »

La croissance mondiale
« Je suis convaincu que le sommet d’Évian peut envoyer un message de confiance dans la croissance économique mondiale. Mais ce message doit être crédible et la confiance pleinement justifiée. Malgré leurs désaccords, les membres du G8 partagent tous les mêmes valeurs économiques. »

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L’Europe
« Bien entendu, nous n’allons pas construire une défense européenne sans la Grande-Bretagne. Cela n’aurait aucun sens puisqu’elle est la première puissance militaire européenne, la France venant juste derrière. Au sommet franco-britannique du Touquet, en février, nous avons pu reconnaître que nous n’étions pas d’accord sur l’Irak et passer à autre chose. Ensuite, nous avons été d’accord pour prendre un certain nombre de décisions qui permettaient de progresser dans le domaine de la défense. »
« Il y aura d’autres crises en Europe. Elle s’est construite sur des crises. Construire l’Europe, ce n’est pas rouler sur une autoroute, c’est escalader un sentier de montagne où l’on trébuche, où l’on franchit des crevasses, tombent de morceaux de rochers. C’est difficile, fatigant. Mais nous allons toujours de l’avant, nous ne reculons pas. Il y a eu des divisions causées par la crise irakienne, mais la crise est finie, c’est du passé. »

L’Afrique
« Notre objectif d’ensemble est de faire évoluer la relation avec le Sud d’un système d’aide et d’aide-dépendance vers un véritable partenariat. »
Chirac ajoute qu’il insistera auprès des participants au sommet d’Évian pour qu’ils n’oublient pas les « objectifs du Millénaire » définis à Johannesburg et les 6 % à 7 % de croissance annuelle ambitionnés pour l’Afrique : « Les pays africains doivent faire eux-mêmes un gros effort sur la voie de la bonne gouvernance. L’autre effort doit être réalisé par les moyens classiques de l’aide au développement. » s
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