Bravo !

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Le tout dernier rapport d’Amnesty International (voir pp. 14-15) est riche en enseignements. Moins, d’ailleurs, à cause de la mise à l’index de 151 pays pour non-respect des droits de l’homme, que pour la quarantaine d’États dont l’organisation basée à Londres ne fait aucune mention. Parmi les gouvernements qui échappent cette année à toute critique, figurent une dizaine d’africains. Qui font la fierté de notre continent et méritent, pour cela, d’être énumérés : Bénin, Botswana, Cap-Vert, dont la présence sur la liste d’honneur est constante depuis quelques années, Gabon, Ghana, Lesotho, Mali, São Tomé e Príncipe, Seychelles.

En matière de respect des droits de l’homme, ils font aussi bien que la Norvège, les Pays-Bas et l’Islande, champions toutes catégories depuis plusieurs années, et mieux que des vieilles démocraties comme la France, les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la Belgique, la Suisse, Maurice et le Sénégal, épinglés, à un titre ou à un autre, par Amnesty. « Ces pays ne sont pas des eldorados, mais on n’y a noté aucune violation grave des droits de l’homme au cours de l’année 2002, confirme Salvatore Saguès, chercheur à Amnesty International. Leurs dirigeants respectent les droits fondamentaux de la personne humaine, ils ne font pas tirer sur la foule lors des manifestations, laissent les opposants librement s’exprimer, ne procèdent pas à des exécutions, même lorsque la peine capitale n’est pas encore abolie, etc. À part les conditions déplorables de détention des prisonniers de droit commun dues surtout à un manque de moyens, il n’y a pratiquement rien à signaler. Ce sont, comme nous le disons, des pays de « basse priorité »… »

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La preuve est ainsi donnée, pour ceux qui en doutent encore, qu’on peut être pauvre, africain, et néanmoins respecter la vie, les opinions, les droits de ses concitoyens et veiller à ne pas transformer son pays en camp de concentration. Pareille performance était inimaginable il y a quelques années encore. Il faut donc se féliciter des résultats obtenus, inviter les retardataires et les brebis galeuses à venir grossir les rangs des pionniers, rester vigilant pour éviter des retours en arrière, en espérant que les bailleurs de fonds – eux-mêmes pas toujours exempts de reproches, comme le souligne le rapport d’Amnesty – prendront en compte, au moment des grandes décisions, ces bons signaux venus d’Afrique.

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