Air France: le jackpot africain
En annonçant, en mai, des résultats meilleurs que prévu pour l’exercice 2002-2003, Jean-Cyril Spinetta, le patron d’Air France, a confirmé que sa compagnie était désormais la première en Europe. Il aurait pu annoncer qu’elle l’était aussi en Afrique, grâce à la rentabilité qu’elle y dégage. Seul problème : le pavillon français ne communique pas sur son activité africaine, qui se retrouve noyée dans un ensemble Afrique/Moyen-Orient.
Quel est le business d’Air France en Afrique ? Si le continent ne représente qu’un peu plus de 10 % du trafic de la compagnie française, sa contribution au chiffre d’affaires, et surtout la marge qui y est réalisée, est bien plus significative. « L’une des meilleures de l’ensemble de son réseau », clame un expert, qui ajoute que « des destinations comme Dakar, Abidjan, Casablanca, Cotonou ou Port-Harcourt figurent parmi les plus rentables au monde ». L’année dernière, Air France, qui a profité à plein de la faillite d’Air Afrique – après avoir quelque peu contribué au coup de grâce qui lui a été asséné pendant sa longue agonie -, a réalisé des hausses invraisemblables sur plusieurs destinations africaines, notamment Cotonou (+ 76,5 %), Abidjan (+ 65,2 %), Conakry (+ 64,6 %) et Lomé (+ 55,7 %). Le seul problème, au-delà de cette réussite, qui parfois frise l’indécence, est que, dans le même temps, les prix des billets flambent, le surbooking fait des ravages et la qualité du service se dégrade.
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