Ça ira encore mieux demain

Publié le 3 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Il est indéniable que les banques mauritaniennes ont fait des progrès depuis la fin du processus de privatisation du secteur, en 2001. En témoigne Hanchi Oulm Mohamed Salah, secrétaire général de l’Association professionnelle des banques de Mauritanie (APBM) : « Les banques fonctionnent de façon normale, elles dépassent même les normes d’Afrique de l’Ouest. Au début des années quatre-vingt, on ne pouvait parfois même pas se faire payer un chèque ! » Mais il leur reste toutefois un long chemin à parcourir. La bancarisation du pays est toujours assez faible. Au 31 décembre 2002, le secteur affichait un bilan total de 128 milliards d’ouguiyas (571 millions d’euros) et les concours à l’économie ne représentaient que 70 milliards d’ouguiyas. Or une banque moyenne en Tunisie ou au Maroc fait mieux à elle seule…
Par ailleurs, les privatisations ne garantissent pas de façon automatique la modernisation des outils et le passage à une gestion saine. Officiellement, la quasi-totalité des banques mauritaniennes se soumettent aux règles prudentielles en vigueur. Pourtant, d’après l’état fourni régulièrement au Fonds monétaire international (FMI) par la Banque centrale de Mauritanie (BCM), l’une des banques du pays (son nom n’est pas mentionné) n’observerait pas la plus grande partie de ces ratios. Mieux : la plupart ne respecteraient pas le ratio de concentration des prêts à un emprunteur individuel ou à des emprunteurs appartenant au même groupe, respectivement de 10 % et de 25 % du total des crédits accordés par chaque banque. Les trois seuls établissements qui déclarent se plier à la règle ne fournissent pas de détails permettant de le prouver. Le secteur a jusqu’à la fin 2004, date fixée par le FMI, pour se mettre aux normes.
Les bonnes perspectives économiques (liées aux hydrocarbures et aux mines) et les investissements en cours dans de nouvelles infrastructures devraient néanmoins permettre aux banques d’augmenter leurs performances et d’assainir leur gestion. « Nous sentons un courant économique assez fort depuis quatre ans grâce à la libéralisation du marché, souligne Moulay Abbas, président de la Banque mauritanienne pour le commerce international (BMCI). J’espère que nous développerons ce courant d’affaires. Dans un pays de 2,6 millions d’habitants, les grosses entreprises sont rares, mais nous avons besoin d’un tissu de PME-PMI, vers lequel nous nous acheminons. »
Première banque mauritanienne en termes de bilan, de dépôts, d’emplois des ressources (crédits et autres placements) et de réseau, la BMCI est sans doute la plus engagée dans le processus de modernisation. « En juillet 2002, elle a été certifiée ISO 9001 version 2000, consacrant la qualité de ses services et pratiques bancaires, précise Abbas. C’est la première à l’être dans le pays. » La banque se prépare à lancer une carte de retrait et met en place le « e.banking » pour les Mauritaniens expatriés. Ceux-ci pourront ouvrir directement des comptes en ouguiyas, en euros ou en dollars. La BMCI compte actuellement 25 agences – auxquelles viendront prochainement s’ajouter 6 à 8 autres – quand l’ensemble du secteur en totalise 55. Elle a fini l’année 2002 en progression en termes de dépôts, de nombre de clients et de nouveaux comptes. s

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