Tangibar ou Zanzanyika ?
Publié le 5 mai 2004 Lecture : 1 minute.
Annoncée le 24 avril dans les capitales des deux pays et devenue effective le 26 avril 1964, l’union de Tanganyika et de Zanzibar en un seul État souverain appelé « République unie du Tanganyika et de Zanzibar » a pris de court bien des observateurs.
À Dar es-Salaam, le président tanganyikais Nyerere a affirmé que la politique de la nouvelle république serait la même que celle du Tanganyika et de Zanzibar, ce qui équivaut à désigner sans la nommer la politique de non-alignement. Zanzibar l’île des épices a une population de 330 000 habitants. Le Tanganyika en compte 10 millions. Il a une économie fondée sur une agriculture encore rudimentaire.
Nyerere devient le président de la nouvelle république, tandis que le président de Zanzibar Abeid Karume et son vice-président R.M. Kawawa en seront les deux vice-présidents. []
Les présidents Karume et Nyerere, dont les pays ne sont éloignés que d’une demi-heure de vol, ont toujours eu quelques grandes idées en commun. Les deux hommes sont très liés sur le plan politique depuis les élections de 1956 lors desquelles le parti Afro-Shirazi de Karume fut aidé par l’Union nationaliste tanganyikaise.
Les deux leaders sont des partisans d’une fédération est-africaine. Ils sont tous deux fortement nationalistes et on ne peut plus fermes au sujet du « non-alignement ». Mais l’une des raisons les plus immédiates de la fusion des deux États est la reconnaissance, il y a une quinzaine de jours, de l’impossibilité de réaliser dans un avenir proche une Fédération est-africaine au sein de laquelle Zanzibar eût pu trouver place aux côtés du Tanganyika, du Kenya et de l’Ouganda. L’île est économiquement faible. Ayant un urgent besoin d’appuis commerciaux et politiques et se trouvant « saboté » par une bonne partie des puissances occidentales au moins les premiers temps , Zanzibar a fait le tour des pays de l’est de l’Afrique. [] La population a accueilli la fusion avec un certain soulagement, car l’union met fin à la tension entre communautés minoritaires. L’événement renforce, d’autre part, le neutralisme est-africain.
