Covid-19 : qui veut 300 millions de vaccins ?

À peine un quart des doses disponibles via le dispositif Covax ont été réclamées par les pays éligibles. Une situation inédite, qui soulève inquiétudes et interrogations.

Arrivée du premier lot de doses destinées au Ghana via le dispositif Covax, en février 2021. © Francis Kokoroko/REUTERS

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Publié le 23 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Parvenir à administrer un nombre significatif de doses de vaccin anti-Covid aux populations africaines : tel est le défi conjoint de l’OMS et de Gavi (l’Alliance du vaccin), les deux organismes chargés de gérer le programme Covax. Un sujet qu’ils ont abordé leur du sommet qu’ils ont organisé le 23 février, à Abuja, au Nigeria.

L’ampleur de la tâche est immense. Selon un document officiel publié à la mi-février 2022, le programme Covax disposait en effet, à la fin janvier, de 436 millions de doses à allouer aux pays à faible revenus. Pourtant, ces derniers n’en ont demandé que 100 millions à distribuer avant la fin du mois de mai, rapporte l’agence Reuters. « C’est la première fois en 14 cycles d’allocation que l’offre dépasse la demande », complète la même source.

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Un bilan critique

Selon l’OMS, seulement 14% des individus éligibles disposent d’un schéma vaccinal complet contre le Covid-19 en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Bénin et en Guinée, 6% au Sénégal, 4% au Niger et au Burkina Faso, 3% au Madagascar et au Cameroun. Un taux extrêmement bas par rapport à la moyenne mondiale de plus de 55 %. Ce sont ainsi moins d’un tiers des habitants des pays à faible revenu qui ont été vaccinés, contre plus de 70 % dans les pays riches.

D’après l’Unicef, le Burundi et la Guinée présentent des lacunes à tous les niveaux de la chaîne du froid

La maigre demande constatée s’explique en partie par le peu de moyens disponibles pour gérer les stocks et inoculer les doses. Une situation qui tient, notamment, à diverses faiblesses dans le maintient de la chaîne du froid, mais aussi au manque de ressources pour soutenir les réseaux de distribution.

Selon l’Unicef, 44 des États membres de l’Union africaine souffrent en effet de « lacunes critiques » à ce niveau. 24 pays ont ainsi déclaré avoir besoin de réfrigérateurs, 18 de congélateurs, 22 de chambres froides et 16 de réfrigérateurs à couloirs. D’après l’institution onusienne, le Burundi et la Guinée présentent quant à eux des lacunes à tous les niveaux de la chaîne du froid.

Même si 800 congélateurs spéciaux et 52 000 réfrigérateurs ont déjà été livrés dans près de 70 pays, plusieurs experts estiment que le programme Covax n’a pas investi assez rapidement dans les infrastructures et les équipements. Les responsables de la distribution de vaccins en Afrique estiment toutefois que le réel fléau qui touche le continent demeure ailleurs. Son nom : la désinformation.

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