L’infarctus du myocarde, un risque pour l’Afrique

Publié le 4 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

L’infarctus du myocarde (IDM) progresse dans les pays en développement alors qu’il régresse dans les pays développés. Pourquoi ? Que faire ?

L’IDM résulte de l’oblitération d’une ou de plusieurs artères coronaires nourricières du
muscle cardiaque (ou myocarde). L’artère, rétrécie par un dépôt de « mauvais » cholestérol
oxydé, va être secondairement obstruée par un caillot sanguin. Dès lors, le myocarde ne
reçoit plus assez d’oxygène et se détruit (nécrose).

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L’IDM se manifeste par une douleur violente ou sourde, située en avant et au milieu de la poitrine, irradiée vers le cou et la mâchoire, les épaules et les bras. Un électrocardiogramme suffit pour faire le diagnostic. Une prise de sang permet de mesurer les taux des enzymes libérés par le myocarde détruit. Le traitement médical permet de déboucher l’artère (thrombolyse). Il doit être entrepris dès que possible et au plus tard dans les six heures après le début de la douleur. On peut aussi monter une sonde dans
l’artère obstruée pour la déboucher et l’élargir (angioplastie). La chirurgie est parfois nécessaire pour rétablir la circulation coronaire (pontage)(*). Anticoagulants, bétabloquants et trinitrine sont autant de médicaments qui améliorent l’évolution.

La mort survenait autrefois dans 20 % des cas ; aujourd’hui, dans 5 % à 7 %. Mais des récidives sont très fréquentes si on ne supprime pas les facteurs de risque de l’IDM :
une alimentation riche en cholestérol (beurre, laitages, viande), mais aussi le tabagisme,
l’hypertension, le diabète, la sédentarité, l’excès de poids et l’alcoolisme.

L’évolution des IDM dans les vingt dernières années montre que les pays riches ont été les premiers atteints. Mais ces États ont entrepris de coûteuses campagnes de prévention
qui ont fait régresser la maladie. En outre, ils disposent des outils techniques pour la
traiter. Au contraire, l’IDM n’a cessé de progresser dans les pays en développement sous-médicalisés, pauvres et ayant d’autres priorités compétitives (sida, paludisme, etc.). En Afrique du Nord, l’IDM atteint les niveaux européens ; l’Afrique subsaharienne suit, avec un décalage de dix à quinze ans.

Comment doivent se protéger les Africains ? Essentiellement en conservant leurs
alimentations traditionnelles avec quelques correctifs : plus de poisson, de légumes et de
fruits frais ; moins de sel. Les huiles les plus protectrices sont les huiles d’olive et de colza ; l’huile d’arachide est favorable, mais pas l’huile de palme. Il faut aussi faire campagne contre les autres facteurs de risque, surtout le tabagisme, l’hypertension et le diabète.

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* D’autres traitements sont possibles, qui améliorent l’évolution sans déboucher l’artère.

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