Le drapeau de la discorde

Publié le 4 mai 2004 Lecture : 1 minute.

Adopté le 26 avril par le Conseil de gouvernement transitoire (CGT) et dévoilé deux jours plus tard par la presse locale, le nouveau drapeau national irakien présente, sur fond blanc dans la partie inférieure, deux lignes parallèles de couleur bleue représentant le Tigre et l’Euphrate. Entre les deux, une bande jaune symbolise la communauté kurde. Un croissant bleu représente l’islam.
Le nouveau drapeau devrait remplacer celui en vigueur sous le régime du président déchu Saddam Hussein, qui comportait des bandes rouge, blanc et noir encadrant trois étoiles vertes. Durant la seconde guerre du Golfe (1990-1991), le très laïc chef du parti Baas avait fait ajouter les mots « Allahou Akbar » (« Dieu est grand »).
Dès son lancement, le nouvel emblème a suscité une vive polémique parmi les Irakiens. Il semble même faire l’unanimité contre lui. Que lui reproche-t-on ? S’il fait la part belle au passé mésopotamien de l’Irak, il reste peu représentatif de la civilisation arabo-musulmane. Autres griefs : il est trop prokurde, présente une vague ressemblance avec celui d’Israël (notamment la couleur bleu des deux lignes parallèles) et n’inclut pas l’expression « Allahou Akbar », à laquelle tient la majorité musulmane du pays, chiites et sunnites réunis.
Le 28 avril, sur le campus de Mossoul, la plus grande ville du nord du pays, près de 1 000 manifestants se sont rassemblés autour d’un drapeau irakien géant, long de 32 mètres et large de 20 mètres, aux cris de « Nous ne vendrons pas notre étendard ! » (voir photo). Le nouvel emblème, dont des copies ont été brûlés un peu partout dans le pays, a peu de chances de s’imposer aux Irakiens, comme du reste la plupart des décisions du CGT, accusé d’être à la solde des Américains.

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