Viol ou complot ?

Publié le 3 avril 2006 Lecture : 1 minute.

Ex-numéro deux du régime et successeur désigné du chef de l’État, Jacob Zuma (63 ans) comparaît depuis le début du mois de février devant la Haute Cour de Johannesburg. Sous l’accusation de viol. La classe politique est dans ses petits souliers et le pays tout entier sous pression. Entre les associations féministes et les partisans de l’ancien vice-président, la bataille fait rage. Il est vrai que les violences sexuelles sont un véritable fléau en Afrique du Sud
Après plusieurs tentatives pour enterrer la procédure en cours (trois magistrats ont déjà été dessaisis du dossier), la défense vient de subir un sérieux revers. Le 28 mars, le juge Willem Van der Merwe a estimé que l’accusation de viol n’était en rien un complot monté de toutes pièces par des adversaires politiques et, le lendemain, a refusé d’abandonner les charges retenues contre Zuma.
Ce dernier ne conteste pas avoir eu des relations sexuelles non protégées avec une jeune femme de 31 ans, amie de sa famille – elle l’appelait « Tonton » -, militante de la lutte antisida et séropositive, mais il soutient que celle-ci était consentante. Désormais, c’est sa parole contre la sienne. Il risque quinze ans d’emprisonnement. S’il est finalement reconnu innocent, il ne sera pas tiré d’affaire pour autant. Au mois de juillet, il doit en effet comparaître devant un tribunal de Durban dans une affaire de pots-de-vin. C’est d’ailleurs la condamnation pour corruption de Shabir Shaik, son conseiller financier, qui avait amené le président Thabo Mbeki à le démettre de ses fonctions, en juin 2005.
Bien sûr, les scandales qui assaillent l’un des héros de la lutte contre l’apartheid provoquent de sérieuses dissensions au sein du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir. Avec, en toile de fond, le choix délicat du successeur de Thabo Mbeki à l’issue de son deuxième mandat, en 2009.

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