3 questions à Devine Kofiloto

Analyste principal, Informa Telecoms & Media

Publié le 3 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Basé à Londres, Informa Telecoms & Media est l’un des cabinets d’études de marché dont les analyses sur l’Afrique font autorité. Son travail porte sur les domaines majeurs des télécommunications, depuis les équipements grand public jusqu’aux infrastructures de base en passant par le contenu (programmes audiovisuels, par exemple). Devine Kofiloto dirige l’équipe en charge des réseaux et applications sans fil.

Jeune Afrique : Le succès africain du téléphone mobile s’est-il maintenu en 2005 ? Quels ont été les marchés les plus porteurs ?
Devine Kofiloto : le nombre d’abonnés a augmenté de 67 % sur le continent l’année dernière. C’est la plus forte croissance enregistrée dans le monde, juste devant le Moyen-Orient, avec 63 %. L’Afrique a progressé 2,5 fois plus rapidement que la moyenne mondiale, qui est à 25,6 %. L’Algérie et le Nigeria ont été les plus dynamiques. Dans les deux cas, les opérateurs ont massivement amélioré leurs taux de couverture du territoire et se sont livrés à une concurrence féroce. Grâce à quoi la clientèle algérienne a presque triplé en un an, passant de 4,86 millions d’abonnés à 13,12 millions. Et le marché nigérian a doublé, de 9,4 millions à 18,9 millions. Un quart des nouveaux clients enregistrés en 2005 en Afrique se trouvent dans l’un de ces deux pays.
Pensez-vous que cette tendance va se prolonger ?
Le rythme de progression va rester important dans les années à venir, même s’il montre des signes de ralentissement. Les analystes d’Informa Telecoms & Media s’attendent à 35 % de plus en un an (voir infographie). L’activité sera soutenue par des marchés phares tels que l’Algérie, le Nigeria et l’Égypte. Dans ces pays, les volumes de nouveaux clients seront les mêmes qu’en 2005. En pourcentage et ramené à l’ensemble du continent, cela donne effectivement un tassement de la croissance.
Quels marchés faut-il suivre particulièrement en 2006 ?
L’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Égypte, le Kenya et le Nigeria sont les principaux. Ils devraient représenter 66 % des 48 millions de nouveaux clients attendus sur l’année. En plus des cinq premiers que je viens de citer, l’Éthiopie et le Soudan sont très prometteurs. Il n’y a qu’un seul opérateur sur le marché éthiopien, qui est en voie de libéralisation, et le taux de pénétration est de 1 % d’une population de 62 millions d’habitants Côté Soudanais, il est de 5 % sur 32 millions de personnes. Le pays dispose de revenus pétroliers et son économie devrait nettement s’améliorer avec la fin de la guerre. Il y a deux opérateurs, Celtel et Investcom, dont le réseau vient d’entrer en service. Ils vont certainement se livrer une vive concurrence en vue de disposer de parts de marché confortables au moment de l’entrée en lice d’un troisième opérateur, qui devrait se produire en 2008.

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