Mohamed Talbi et ses contradictions

Publié le 4 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Lors de la polémique née des « caricatures du Prophète », Mohamed Talbi écrit, dans votre n° 2353 du 13 au 18 février 2006, sous le titre « Intox et liberté » : « Ce qui importe, c’est ce qui se profile derrière et cela ressort avec une nette évidence de l’émission Envoyé spécial (France 2, jeudi 2 février 2006, 20 h 50). Tout tient en deux mots : l’islam terrorise et avilit les femmes. Images d’archives à l’appui, ce fut le procès en règle de l’islam qui tue les journalistes, les cinéastes et autres artistes. L’islam avilit les femmes, image de la smala de Mohammed en illustration »

Dans « La grande interview » publiée dans le 2346-2347, et sans que l’intervieweur soulève la question, Mohamed Talbi prenait seul l’initiative d’inviter dans ses propos Michel Houellebecq afin que ce dernier puisse clamer que « l’islam est la religion la plus con du monde ». Il ne pouvait pas ne pas voir que ce qui se profilait derrière cette phrase « tient en deux mots » : l’islam est le terreau du terrorisme, il tue les journalistes, les cinéastes, les écrivains, il avilit les femmes, etc. Mais il faut aller plus loin, car, quand Michel Houellebecq proclame que « l’islam est la religion la plus con du monde », il insulte Dieu, le Coran, le prophète Mohammed, Moïse, Jésus et tous les autres prophètes que l’islam reconnaît ainsi que le milliard et demi de musulmans.
Mohamed Talbi, qui a si bien vu ce qui se profilait derrière les caricatures du Prophète, non seulement n’a rien vu de ce qui se profilait derrière la phrase de Michel Houellebecq, qu’il considère comme un témoignage, mais il se plaît à dire : « Il a dit que l’islam est la religion la plus con du monde. Pourquoi pas ? » Et ajoute : « Mais il peut dire ce qu’il veut et partout. Je peux dire que le Coran, c’est de la connerie. »
Ce faisant, Mohamed Talbi ne s’est sans doute pas rendu compte que, d’une part, il choquait non seulement et en premier lieu les musulmans, mais aussi les autres croyants, et, d’autre part, il encourageait tous ceux qui cherchent à donner une image négative de l’islam, ce que bizarrement il condamne dans son article « Intox et liberté ».
Plus loin, dans cet article, il écrit : « Je voudrais décomplexer dans tous les sens les uns et les autres, désintoxiquer par la parole libératrice pour que les relations humaines entre individus et communautés s’établissent sur des bases saines et égalitaires, sans mépris sous-jacent, à l’intérieur et à l’extérieur de toutes les frontières nationales et internationales. »
Même si Mohamed Talbi ne nous dit pas quelle est la parole libératrice et ne précise pas quelles sont les bases saines et égalitaires sans mépris sous-jacent, on aurait aimé le voir tenir ces propos dans « La grande interview ».

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Mais là où Mohamed Talbi atteint les sommets de la contradiction, c’est quand, après avoir affirmé, dans « La grande interview », que la liberté c’est sa religion, au point de donner sa bénédiction à Michel Houellebecq quand ce dernier insulte l’islam, il conclut curieusement son article « Intox et liberté » par la phrase suivante : « Mais je pose cette question au ministre de l’Intérieur : doit-on admettre, au nom de la liberté d’expression, que l’on dessine la caricature de Mohammed sur les tombes, comme la croix gammée sur les tombes juives ? »

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