Dix nouveautés au banc d’essai

Les branchés veulent toujours le dernier modèle. Les constructeurs de portables l’ont bien compris, qui proposent chacun une vingtaine de nouveaux produits par an. Il y en a pour tous les goûts : des grands ou des petits, certains qui ne font que téléphoner, d’autres qui prennent des photos, etc. Bien souvent, le réseau de l’opérateur ne suit pas. Mais ce n’est pas très grave : si lui ne sait pas transmettre les images, moi, je sais les prendre. Avec le même raisonnement, les branchés fortunés se précipitent dans les boutiques pour faire l’acquisition d’un écran plat HD Ready – prêt pour la télévision à haute définition – alors que les premiers programmes risquent de se faire attendre encore longtemps. Car les branchés sont toujours au courant des innovations technologiques. Ils pourront le vérifier dans ce guide d’achat. Nous l’avons en réalité conçu pour tous les autres utilisateurs de portables, que nous invitons à un parcours illustré des réseaux de téléphonie du futur.

Déjà, le portable de demain !
Une simple mise à jour des équipements suffira à transformer les réseaux 3G en Super 3G (également appelée 3,5G) dont le standard dominant est le HSDPA (High Speed Downlink Package Access). Les opérateurs pourront ainsi offrir des débits encore plus élevés sans avoir à déployer de nouveaux équipements. Certains parlent même de 30 mégabits par seconde (Mbps) ! Mais un débit de l’ordre de 3 Mbps est plus raisonnable. De quoi mettre à la portée des téléphones portables l’ensemble des applications encore réservées à l’ordinateur : téléchargement, vidéo à la demande, diffusion de programmes TV. Plusieurs opérateurs européens annoncent la commercialisation de premiers forfaits dans le courant de l’année. C’est probablement très optimiste. D’autant plus qu’ils ont encore assez peu d’abonnés 3G Les constructeurs fourbissent déjà leurs armes. Au salon de l’électronique de loisir de Las Vegas (voir J.A. n° 2351), Samsung ?a dévoilé le Z550, ?un prototype de mobile Super 3G développé avec Qualcomm. Au cours d’une démonstration, l’engin a atteint un débit 3,6 Mbps en téléchargement. Le Z550 fonctionnant aussi avec les réseaux existants (GSM, Edge, UMTS) et disposant des atours habituels de la téléphonie mobile (écran 262 000 couleurs, appareil photo 1,3 mégapixel, connectique Bluetooth, carte mémoire MicroSD), on pourrait effectivement le trouver à la vente très bientôt.

L’accès au monde des données
Le GPRS (General Packet Radio Service) marque le passage de l’époque classique (le GSM réservé à la voix) à celle du traitement des données. Cette norme, aussi appelée 2,5G, offre un débit théorique de l’ordre de 114 kbps. Dans la réalité, on est plutôt plus proche des 40 à 50 kbps. C’est à peine mieux que le modem de base d’un ordinateur. Le GPRS ne manque pourtant pas d’atouts. La technologie est éprouvée, elle a été largement déployée et fait preuve d’une grande souplesse. Elle correspond aux besoins de millions d’utilisateurs pour qui le haut-débit n’est pas forcément une priorité et qui veulent, sans se ruiner, accéder à un Internet allégé, envoyer des courriels (sans pièce jointe), des petits messages multimédias (MMS) et surtout prendre des photos ou écouter de la musique. Ceux-là se satisferont des débits du GPRS du moment que le mobile est beau et qu’il propose des fonctions photo et musicales performantes. C’est le cas du myX6-2 de Sagem : grand écran, appareil photo 1,3 mégapixel (zoom x8), lecteur/enregistreur vidéo, lecteur musical (formats MP3, AAC, AAC+), microcarte SD pour stocker les données, kit stéréo, sonnerie hi-fi et MP3 Et en plus, on peut changer de façade pour personnaliser son mobile.

En attendant le haut-débit
Entre le GPRS (2,5G), qui se généralise sur le continent, et l’UMTS (3G), qui y fait ses premiers pas, il y a Edge (Enhanced Data Rate for GSM Evolution). Cette norme, qu’on appelle aussi 2,75G, est une amélioration du GPRS. Elle porte le taux de transfert des données à un maximum théorique de 384 kilobits par seconde (piétons) et de 144 kbps (voiture, train). Dans la pratique, les débits tournent plutôt autour de 130 kbps en réception et de 60 kbps en émission. Un peu juste pour la visiophonie, mais suffisant pour la consultation de clips vidéo ou TV et pour le transfert de données. Comme la technologie 2,75G est facile à déployer, elle constituera une possibilité de « haut-débit » là où la 3G n’est pas disponible pour des raisons techniques ou financières. Edge se positionne donc sur deux niveaux. Pour les particuliers, c’est une solution de transition (ou d’attente) vers le 3G et le monde de la vidéo mobile. Pour les professionnels, c’est une alternative réellement pertinente au GPRS. D’autant qu’on peut utiliser un mobile Edge en modem vers un PC portable. C’est le cas du Nec500i qui se connecte au port USB du PC. Pour ce qui est de la vidéo, le Nec 500i propose le Progressive Download (début de la visualisation avant la fin de chargement) pour les clips et dispose d’une mémoire de 55 Mo pour les stocker.

Voir et être vu
Laisser un message vidéo à son correspondant et, surtout, être en mesure de le voir tout en lui parlant, c’est ce que la téléphonie 3G autorise. La 3G, dont la norme principale est l’UMTS (Universal Mobile Telecommunications System), est encore peu répandue. Dans la pratique, on observe des taux de l’ordre de 128 kbps en émission et de 384 kbps en réception. Ce qui est suffisant pour la visiophonie et le téléchargement de petites séquences vidéo. Évidemment, tous les constructeurs ont intégré des modèles 3G à leur gamme. Le S81 de BenQ-Siemens, par exemple, est équipé de deux caméras dont l’une est dédiée à la visiophonie. L’écran (2 pouces, 262 000 couleurs) permet une image convenable. Le S81 dispose de 30 mégaoctets (Mo) de mémoire. Son design est réussi (99 g, 13 mm d’épaisseur).

Pour téléphoner en Wi-Fi
Grands voyageurs internationaux, celui-ci est fait pour vous. Là où le GPRS ne fonctionne pas, là où les réseaux 3G ne sont pas encore déployés, ce portable fonctionne aussi en mode Wi-Fi. Issu de l’univers informatique, Wi-Fi est une technologie de transmission de données initialement conçue pour permettre aux ordinateurs de se connecter à Internet en haut débit (jusqu’à 11 Mpbs) sans utiliser de câble. Le Wi-Fi connaît un vif succès dans des zones à forte concentration d’utilisateurs professionnels comme les aéroports, les gares, les centres de conférences, les grands hôtels. Plusieurs fabricants de téléphones portables l’ont donc intégré dans leurs nouveaux modèles, offrant une option supplémentaire pour le transfert de données. Car dans certaines configurations, il n’est pas adapté au transport de la voix. Pas encore Comme d’autres modèles de portables Wi-Fi, le Nokia 6136 intègre la technologie UMA (Unlicensed Mobile Access) qui permet le basculement automatique d’un réseau à l’autre, sans interrompre la connexion. Utile pour envoyer, en toutes circonstances, les photos prises avec l’appareil ou stockées sur sa carte mémoire amovible. Petit plus : il intègre aussi une radio FM stéréo

Les mains dans les poches
Développées à l’origine pour faciliter la conversation en mains libres, les oreillettes sont en passe de devenir de vrais accessoires de mode. Élégantes, discrètes, leur design toujours un peu futuriste en fait aussi un signe de modernité. Elles sont d’ailleurs de vrais concentrés de technologie. Certains modèles proposent même des fonctions de commande vocale, par exemple pour composer le numéro appelé. De manière croissante, l’échange entre l’oreillette/micro et le téléphone est assuré par une liaison sans fil BlueTooth. Comme cela fonctionne dans un rayon de 10 mètres, l’utilisateur n’a même plus besoin d’avoir le portable sur lui. Et vu la légèreté des oreillettes, la sensation de liberté est encore plus grande. La Bluetooth Discovery 640 de Plantronics (100 euros en France), qui a remporté le prix de la meilleure nouveauté à l’Industrie design forum, ne pèse que 9 grammes. On peut la charger avec la plupart des chargeurs des portables, ce qui évite d’en transporter un de plus. Son autonomie est de cinq heures de conversation et soixante heures en veille. Plantronics a pensé à toutes les oreilles : trois tailles d’embout sont disponibles pour un port sur l’oreille droite ou gauche.

Il y a aussi des portables intelligents
En réunissant dans un même appareil les fonctions de la téléphonie mobile et de l’assistant personnel, le Smartphone a trouvé sa place dans la panoplie de l’homme d’affaires en voyage. Outre les outils habituels (carnet d’adresses, gestion des contacts, agenda, calendrier), il accepte des versions allégées de logiciels de messagerie, de navigation Internet, de traitement de texte La taille de l’écran permet de visualiser des documents (pas trop chargés, tout de même) sans risquer le mal de tête. Comme un petit ordinateur, le Smartphone dispose d’un clavier qui, selon le modèle, est situé sous l’écran ou bien coulisse sur le côté. Il utilise aussi un système d’exploitation pour gérer ses fonctions bureautiques : Windows Mobile, Symbian, Linux, RIM (utilisé sur les célèbres Blackberry) ou encore Palm. Motorola a choisi Windows Mobile 5 pour le Moto Q. Ce système offre des avantages qui plairont aux habitués des environnements PC : Word Mobile, Excel Mobile, intégration d’un lecteur PowerPoint, fonctions courriel compatibles avec Outlook, Pocket MSN (accès à Hotmail et à la messagerie instantanée MSN Messenger). Très complet, le Moto Q offre aussi des fonctions multimédias : photo (1,3 mégapixel, flash), vidéo, ?musique, connexion BlueTooth L’autre bonne surprise, c’est son poids : seulement 111 grammes. Évidemment, la taille est un peu large (11,7 cm). Mais il fallait bien ça pour caler un si bel écran

Portrait ou paysage
Grâce la fonction appareil photo numérique (APN), plus rien ne peut désormais échapper à l’« il » du téléphone. On peut chasser le scoop comme un vrai reporter. Mais pas seulement : les images permettent de transmettre et de partager l’émotion encore mieux qu’une simple conversation. Le progrès technologique n’est pas étranger au succès des mobiles APN (160 millions d’exemplaires vendus en 2004). Les capteurs CDD (le « nerf optique » des objectifs) permettent d’atteindre des résolutions supérieures à 3 mégapixels, l’équivalent des appareils photo d’entrée de gamme (le SGH-B600 de Samsung propose même 10 mégapixels). Les constructeurs ont donc enrichi les fonctionnalités de prise de vue avec des technologies d’amélioration et de traitement de l’image, par exemple pour éviter les photos floues. C’est le cas du K 800i UMTS de Sony Ericsson (3,2 mégapixels, zoom numérique x16, écran VGA 2 pouces) qui propose une fonction de stabilisation de l’image. Il est autofocus (mise au point automatique sur le sujet cadré), dispose d’un flash au xénon et d’une fonction anti-yeux rouges. Autre bonne idée, le système BestPic. Il permet de prendre des clichés en rafale d’une seule pression pour ne retenir ensuite que le meilleur. On peut aussi tout garder sur la carte mémoire et faire le tri plus tard, sur son ordinateur

Des pieds à la tête
Téléphoner doit être possible en tout lieu et à toute heure. Pour ceux qui vivent au soleil, quand il fait très chaud, Motorola a lancé avec Oakley une paire de lunettes stéréo BlueTooth (350 dollars, en vente aux États-Unis). Deux petits écouteurs, installés sur chaque branche, permettent de téléphoner en mains libres (sur des skis, à la plage, ?en vélo) ou d’écouter en stéréo la musique stockée sur le portable (on passe d’une fonction à l’autre en pressant un bouton). Les verres sont interchangeables. D’autres équipements se rencontreront moins souvent sous nos latitudes. Ils sont prévus pour les amateurs de snowboard, souvent bien emmitouflés dans d’épais vêtements, les mains emprisonnées par des moufles. Motorola (encore lui) et Burton commercialisent une veste équipée d’un micro et d’une paire d’écouteurs (600 dollars). Une petite console BlueTooth, sur la manche gauche, permet de gérer le mobile (réception et envoi d’appels, gestion de la musique). Elle sert aussi à commander un baladeur audio (comme un iPod), qui peut également être branché sur la veste. Un casque de snowboard (250 dollars) et un bonnet (150 dollars) proposent des équipements complémentaires (écouteurs intégrés, console BlueTooth).

Cinéma parlant
Dernière tendance à la mode, la fonction caméra vidéo. Elle est déjà adoptée par des milliers d’utilisateurs. Comme pour l’APN, la qualité de la vidéo est liée à la sensibilité des capteurs. Plus il y a de pixels, meilleure sera la vidéo. Mais le capteur ne fait pas tout. L’espace mémoire est compté. La facilité d’utilisation et la capacité de stockage doivent être au rendez-vous. Message reçu 5 sur 5 par LG Electronics. Avec le P7200 (capteur de 2 mégapixels, vidéo en MPEG4, zoom x4, autofocus, mode rafale, flash), pas besoin de pianoter de longues minutes pour accéder au mode photo/vidéo : celui-ci est automatiquement activé lorsqu’on fait pivoter le clapet du mobile. Autre bonne idée : un écran rotatif sur 180 degrés qui permet d’imaginer tous les angles de prise de vue. Des séquences qu’on pourra stocker sur la mémoire interne (64 Mo) ou recopier sur un ordinateur (liaison Bluetooth ou USB). Le son n’est pas en reste, puisque le P7200 est équipé de deux petits haut-parleurs et d’un lecteur MP3. Le tout dans un élégant boîtier de seulement 17 mm d’épaisseur.