Maroc : Mayssa Salama Ennaji, égérie du front anti-Akhannouch

Figure de la toile marocaine depuis bientôt dix ans, connue pour ses positions politiques parfois populistes, Mayssa Salama Ennaji est devenue le fer de lance de la contestation contre le gouvernement Akhannouch. Portrait.

L’influenceuse Mayssa Salama Ennaji. © Facebook Mayssa Salama Ennaji

Publié le 27 février 2022 Lecture : 8 minutes.

Le rendez-vous est donné en fin de matinée à la terrasse d’un café dans le quartier commerçant de l’Agdal, à Rabat. Mayssa Salama Ennaji, lunettes de soleil mouche rivées sur le nez, arrive avec un peu de retard, mais le sourire aux lèvres.

À peine attablée, elle est reconnue par un serveur, qui l’interpelle pour lui demander de l’aide : son frère est malade et sa famille n’a pas de quoi payer les soins médicaux, il frappe à toutes les portes « même à celle de Nabila Mounib », députée et secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU).

La routine pour Mayssa Salama Ennaji, influenceuse et activiste politique, suivie par 1 381 706 personnes sur Facebook, 87 900 sur Instagram et 39 000 sur Twitter. « Dans la rue, on me reconnaît, on m’arrête pour me parler, je reçois aussi des tonnes de mails. La plupart du temps, c’est pour demander mon aide, un coup de pouce, un contact, mais je ne peux pas faire grand-chose », admet-elle.

Le 12 février, elle a enflammé le web marocain lors d’un live diffusé sur Facebook, où la jeune femme s’est ralliée à un hashtag fraîchement créé sur Twitter, #r7al_Akhannouch (« Akhannouch dégage »), devenu viral à la suite de sa diatribe. Des rumeurs font état d’un passé professionnel auprès de Aziz Akhannouch lui-même, qui l’aurait ensuite remerciée, mais l’intéressée conteste formellement et met ces bruits sur le compte de la malveillance.

Quoi qu’il en soit, dans sa vidéo, visionnée plus de 6 millions de fois, Mayssa Salama Ennaji a purement et simplement appelé le patron du RNI et actuel chef de gouvernement à démissionner, au profit de l’autre tête d’affiche du parti de la Colombe : Moulay Hafid Elalamy (MHE).

Mayssa vs Benkirane

Cette proposition détonante a certes généré le contre-hashtag « Mariez Mayssa », mais elle a aussi et surtout recueilli plus de 28 000 commentaires favorables, au point de faire réagir l’entourage de MHE, lequel a fait savoir que l’ancien ministre de l’Industrie n’est « plus du tout dans le jeu politique ».

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« Je ne m’attendais pas à une autre réponse, déclare Mayssa. Mais si Akhannouch quitte le pouvoir, il faudra le remplacer par quelqu’un du RNI, le parti arrivé en tête aux élections, voilà pourquoi j’ai proposé MHE, glisse-t-elle malicieusement. Pour moi, c’est un homme d’État, compétent, qui sait se remettre en question. Et si le roi Mohammed VI le lui demande, il ne pourra pas dire non. »

Bien s’informer, mieux décider

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