Sida

1,3 million de personnes désormais sous traitement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Première bénéficiaire : l’Afrique subsaharienne.

Publié le 3 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Le tout dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du programme commun des Nations unies sur le VIH-sida (Onusida) indique que le nombre de personnes sous traitement antirétroviral dans des pays à revenu faible et intermédiaire a plus que triplé, passant de 400 000 en décembre 2003 à 1,3 million en décembre 2005.
Ces progrès ont été permis grâce à l’initiative « 3 millions d’ici à 2005 » lancée par l’OMS et l’Onusida en décembre 2003. L’objectif visant à offrir un traitement à 3 millions de personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire avant la fin 2005 est évidemment loin d’être atteint, mais l’avancée n’est pas négligeable.
C’est en Afrique subsaharienne, où vivent plus de la moitié des séropositifs sous antirétroviraux dans les pays en développement, qu’ont été réalisés les progrès les plus rapides et les plus soutenus. Le nombre des personnes traitées est passé en deux ans de 100 000 à 810 000, soit 17 % de celles qui avaient besoin d’un traitement. Les difficultés étaient pourtant énormes : l’Afrique subsaharienne concentre 20 des 25 pays les plus pauvres du monde, il y manque près d’un million d’agents de santé qualifiés, et elle en perd chaque année 20 000 autres du fait de l’émigration. Au total, au milieu de 2005, une personne sur les dix qui étaient en attente recevait un traitement antirétroviral.
L’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est a, elle aussi, enregistré des progrès significatifs entre fin 2003 (70 000 personnes sous traitement) et fin 2005 (180 000), la couverture ayant augmenté de plus de 75 % en 2005. Pays le plus efficace : la Thaïlande. Là encore, une personne sur les sept qui étaient en attente recevait un traitement antirétroviral.
L’Amérique latine et les Caraïbes, où plus de 315 000 personnes sont sous antirétroviraux, contre 210 000 fin 2003, proposent un traitement à environ 68 % de la population qui en a besoin : c’est la couverture la plus élevée du monde en sous-développement.
En revanche, l’accès aux antirétroviraux est resté faible en Europe orientale et en Asie centrale (à peine 21 000 personnes contre 15 000 en 2003), comme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (4 000 contre 1 000 fin 2003). Mais ce sont des pays où les épidémies sont peu actives et où les populations sont difficiles à atteindre (toxicomanes par voie intraveineuse et professionnels du sexe).
Entre 2003 et 2005, on estime que les dépenses mondiales consacrées au sida sont passées de 4,7 milliards à 8,3 milliards de dollars, tandis que le prix du traitement de première intention a diminué d’un pourcentage compris entre 37 % et 53 % selon le schéma thérapeutique utilisé. L’argent provient essentiellement du Plan d’urgence du président des États-Unis pour l’aide à la lutte contre le sida, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (ONU) et de la Banque mondiale.
L’Onusida a cependant calculé que l’écart ?entre les ressources disponibles et les ressources qui seraient nécessaires s’élève à 18 milliards ?pour la période 2005-2007 et qu’au moins 22 milliards par an seront nécessaires d’ici à 2008 pour financer des programmes nationaux complets de prévention et de traitement. Étant entendu que toutes les stratégies doivent reconnaître que prévention et traitement du VIH sont liés et doivent être accélérés simultanément.
C’est lorsque les actions efficaces de prévention et de traitement sont élargies en commun que les avantages sont les plus grands.

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