Quand Kadhafi libère des djihadistes

Publié le 3 mars 2008 Lecture : 1 minute.

La Fondation Kadhafi, que préside Seif el-Islam, le fils et dauphin putatif du « Guide » libyen, a annoncé le 24 février la « libération imminente » d’un tiers des membres du très radical Groupe islamique combattant en Libye (GICL) actuellement en détention. Ces derniers sont pourtant impliqués dans au moins deux tentatives d’assassinat contre le maître de la Jamahiriya.
En septembre dernier, Abou Laith el-Libi, son principal dirigeant en exil, avait annoncé le ralliement du GICL à Al-Qaïda. Mais sa mort, le 28 janvier, dans un bombardement américain au Waziristan du Nord (Pakistan) a levé le dernier obstacle à l’ouverture de négociations avec le pouvoir. Celles-ci ont réuni, d’un côté, Seif el-Islam et les dirigeants des principaux services de renseignements ; de l’autre, l’« émir » Abdallah el-Sadek, arrêté en 2004 en Thaïlande puis livré à Tripoli, et le mufti Abou el-Mondher el-Saïdi, capturé la même année à Hong Kong. L’islamiste modéré Ali Mohamed el-Salabi et le djihadiste repenti Noaman Ben Othmane ont joué un rôle de « facilitateurs ».
Les termes du deal sont simples : en échange de leur libération et de leur réintégration dans la vie active, quelque quatre-vingt-dix membres du GICL s’engagent à renoncer à la violence et à renier publiquement l’idéologie djihadiste. Jusqu’au début de février, les négociateurs islamistes traînaient les pieds au motif qu’ils ne pouvaient rien conclure sans la caution des autres dirigeants du groupe en exil. Or ceux-ci, dont la plupart se trouvent en Afghanistan, au Pakistan et en Iran, estimaient que tout accord avec le « pouvoir impie » de Kadhafi serait « une honteuse reddition ». La disparition d’Abou Laith el-Libi est sans doute pour beaucoup dans le revirement des futurs repentis.

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