Nucléaire : ce que devraient faire les États-Unis

Publié le 3 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Neuf pays possèdent l’arme nucléaire : les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël. D’ici à la prochaine décennie, une douzaine d’autres pourraient faire leur entrée dans le club. Il existe déjà un risque de déclenchement de « petits » conflits nucléaires bilatéraux. Par exemple, entre l’Inde et le Pakistan ou entre la Corée du Nord et les États-Unis. À l’avenir, d’autres pourraient éclater entre l’Iran et Israël, Israël et l’Égypte, l’Iran et l’Arabie saoudite, voire la Chine et Taiwan. Au moins deux alliés de Washington, la Turquie et le Japon, sont tentés de revenir sur leur renoncement passé à la bombe. Inquiète de l’instabilité de ses voisins, la première se sent de moins en moins protégée par l’Otan et envisage de se doter de capacités nucléaires.

A priori, l’effilochement du Traité de non-prolifération (TNP) paraît moins dangereux qu’un échange de tirs de missiles nucléaires entre les États-Unis et la Russie. Pourtant, le danger est aujourd’hui bien plus réel qu’au temps de la guerre froide : il est en effet plus difficile de maintenir le statu quo entre une multitude de petits pays qu’entre deux grands. Pis, la dissémination accroît le risque de voir des armes nucléaires tomber entre de mauvaises mains : celles d’Al-Qaïda, par exemple. Des terroristes disposant de quelques vieux engins nucléaires sont, d’une certaine manière, plus dangereux qu’une superpuissance disposant de centaines d’armes sophistiquées. D’autant que, par définition, un kamikaze ne peut que se réjouir de l’éventualité d’une destruction mutuelle assurée. Quoi qu’il en soit, le TNP gagnerait à être complété par de nouveaux accords et, pour garantir leur application, par la mise en place d’instances capables d’assurer un strict contrôle technologique.

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En attendant la conclusion d’un accord d’interdiction générale et permanente, les États-Unis auraient tout intérêt à travailler en bonne intelligence avec tous les pays détenteurs de l’arme atomique, en vue de parvenir à un moratoire sur la production de matières fissibles. Dans cet objectif, ils devraient, en concertation avec leurs alliés, ouvrir des négociations directes avec l’Iran et la Corée du Nord afin de les amener à respecter le TNP. Pour que ces pourparlers réussissent, il leur faudrait nouer des relations diplomatiques avec ces deux pays. C’est à cette condition que le monde pourrait exiger de la Corée du Nord qu’elle se débarrasse de son arsenal. Et de l’Iran qu’il renonce à son programme nucléaire.

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