Malaise des catholiques

Face aux pressions exercées sur leur communauté depuis deux ans, les évêques font part de leur inquiétude au ministre des Affaires religieuses.

Publié le 3 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Les quatre évêques d’Algérie – Henri Tissier (Alger), Gabriel Piroird (Constantine), Claude Rault (Laghouat) et Alphonse Georger (Oran) – ont été reçus, le 25 février, par le ministre algérien des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah. Une rencontre au cours de laquelle les religieux ont fait part de leur inquiétude quant au sort de leur communauté, qui, d’après le site Internet de l’Église catholique d’Algérie, ne compte que « quelques milliers de personnes ». Depuis l’ordonnance présidentielle du 28 février 2006 réglementant l’exercice des cultes non musulmans, une partie d’entre eux s’estime victime de pressions. Dernier épisode en date, la condamnation, le 30 janvier, de Pierre Wallez, prêtre du diocèse d’Oran, à un an de prison avec sursis et 200 000 dinars d’amende. Le tribunal de Maghnia reproche au prélat d’avoir prié au lendemain de Noël avec un petit groupe de clandestins subsahariens en dehors d’un lieu de culte autorisé. Accusé d’avoir dérobé des médicaments dans le centre de santé de la ville, le médecin bénévole qui l’accompagnait a, de son côté, écopé de deux ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende. « On voit difficilement dans quel lieu autorisé des migrants sans papiers et vivant en pleine nature auraient pu se rassembler pour pratiquer leur religion », a réagi, dans un communiqué, l’évêque d’Oran. En novembre dernier, des catholiques brésiliens de la communauté Salam, en séjour régulier en Algérie, étaient sommés de quitter le territoire sans explication. Une intervention diplomatique leur a finalement permis de rester. Six mois plus tôt, les 48 wilayas (préfectures) invitaient, sur directive d’Alger, les catholiques à quitter le pays en raison des menaces d’Al-Qaïda au Maghreb.
En fait, les catholiques d’Algérie pourraient être victimes d’un amalgame. Réagissant au prosélytisme exercé par les communautés évangéliques – et interdit par l’ordonnance du 28 février 2006 -, les autorités s’en prendraient aux chrétiens en général. Le 27 février, l’ancien président de l’Église protestante en Algérie, Hugh Johnson, établi dans le pays depuis quarante-cinq ans, a annoncé que la police lui avait ordonné de quitter le pays au plus tard le 11 mars.

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