Les leçons de DSK
En tournée dans les pays d’Afrique subsaharienne, qui luttent contre la hausse des prix, le directeur du Fonds a déclaré ne pas avoir de remède « miracle ».
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Pour sa première tournée en Afrique subsaharienne, du 24 au 29 février, Dominique Strauss-Kahn (DSK) a pu prendre la température d’un continent qui lutte au quotidien contre la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Au Burkina, secoué par de récentes manifestations contre la vie chère (voir J.A. n° 2459), le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a rencontré les chefs d’État ou de gouvernement des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Au menu des discussions : le rôle de son institution, les effets de la conjoncture mondiale en Afrique, les difficultés d’une filière coton en proie à la faiblesse des cours et du dollar L’ancien ministre français de l’Économie et des Finances a, bien sûr, montré de la compassion mais aussi ses limites face au libéralisme. « Je n’ai pas de solution miracle », a-t-il prévenu, en indiquant toutefois que le FMI pouvait apporter un soutien financier et conseiller des mesures fiscales et budgétaires provisoires pour limiter les dégâts à court terme. Seule solution durable, selon lui, « le développement économique »
Au Nigeria, le 27 février, il a invité les ministres, majoritairement anglophones (Ghana, Gambie, Liberia, Malawi, Mozambique, Namibie, Rwanda, Sierra Leone et Ouganda), à se pencher sur les moyens d’améliorer leurs recettes fiscales et douanières, point faible des pays excessivement dépendants des aides extérieures et des cours des matières premières. DSK a achevé son voyage chez le bon élève tanzanien, qui a su mettre en uvre les sages recommandations du Fonds pour assurer l’indépendance de la Banque centrale, améliorer le fonctionnement douanier et renforcer la transparence. Une autre façon de rappeler que le FMI n’est pas seulement un « pompier » ou, pis, un « gendarme », mais qu’il apporte l’assistance technique susceptible de créer un cadre financier sans lequel la pauvreté ne peut réellement reculer.
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