Les fils de Fela harcelés

Publié le 3 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Les ennuis continuent pour la famille Anikulapo-Kuti. À Lagos, la police multiplie depuis deux mois les descentes à l’Afrika Shrine, le complexe – à la fois centre social et salle de concerts – géré par Femi Kuti (45 ans), le fils aîné de Fela, et Yeni, l’une de ses surs. Ces opérations s’accompagnent de toutes sortes d’exactions : passages à tabac, arrestations arbitraires, saccages des lieux ou du matériel, vol de la recette du jour, etc.
En décembre dernier, 350 personnes rassemblées pour un match de foot à la télé ont ainsi été arrêtées. Les policiers ont juré être en possession d’informations concernant la présence de criminels parmi la clientèle régulière de l’Afrika Shrine. Les patrons de l’établissement (parmi lesquels figurent, outre les Kuti, d’éminents membres de l’intelligentsia locale), affirment ne pas comprendre les raisons de ce harcèlement, leurs relations avec la police ayant toujours été cordiales. Seun Kuti (25 ans), à qui Fela avait légué la Kalakuta Republic, sorte de refuge pour les pauvres et les intellectuels, est lui aussi persécuté.
Il est vrai qu’à l’instar de leur père en son temps, les deux artistes irritent le gouvernement par leurs prises de position radicales. Seun a, par exemple, appelé au boycott de la dernière élection présidentielle et qualifié Umaru Yar’Adua de « marionnette » d’Obasanjo. Réplique immédiate des autorités : chansons censurées à la radio, rumeurs infamantes véhiculées par la presse progouvernementale, etc. Bref, tout est fait pour discréditer les fils du grand Fela. Lesquels n’ont manifestement pas l’intention de se laisser impressionner. Bon sang, dit-on, ne saurait mentir

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