Les dividendes de la paix
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Après plus de cinq ans de crise, la Côte d’Ivoire renoue peu à peu avec la paix. Et, du même coup, avec la communauté financière internationale. Le 28 février, à Abidjan, Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement (BAD), a signé avec le Premier ministre Guillaume Soro un « accord de don » de 14 milliards de F CFA (21,3 millions d’euros). Cette opération entre dans le cadre de la Facilité en faveur des États fragiles (FEF), un dispositif d’aide mis en place par Kaberuka en décembre 2007. L’enveloppe est destinée à financer divers projets dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement rural. Ce sont les régions qui ont le plus souffert de la guerre qui en bénéficieront : le Nord, le Centre et l’Ouest.
Contrairement à l’usage, ces 14 milliards vont être rapidement décaissés, puisque le gouvernement ivoirien n’aura aucun mal à satisfaire aux conditions qui lui ont été imposées : la création d’un compte-séquestre pour accueillir les fonds ; et la mise en place d’une « unité de gestion des projets ». Rattachée à la primature, cette structure, qui sera installée entre le 16 et le 18 mars, sera chargée de coordonner les activités des trois agences onusiennes choisies pour la mise en uvre des projets : le Pnud, le Fnuap et l’Unicef.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire va bénéficier, dès ce mois de mars, d’un autre avantage au titre de la FEF : l’annulation des deux tiers de sa dette à l’égard de la BAD, qui s’élève à ce jour à 500 millions de dollars.
Pourtant, la délégation de la BAD n’a pas reçu en Côte d’Ivoire que des remerciements. Tant le président Laurent Gbagbo que le chef du gouvernement l’ont en effet interpellée sur la date du retour du siège de la BAD à Abidjan (il a été provisoirement transféré à Tunis en raison de la guerre civile). Kaberuka les a informés que les membres du conseil d’administration arriveraient à Abidjan le 9 mars pour une visite de quelques jours. Et qu’ils en profiteraient pour plancher, entre autres questions, sur le rapatriement de l’institution.
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