Hémorragie fiscale
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Deux milliards de dollars C’est le montant estimé de l’évasion fiscale et des pots-de-vin versés chaque année aux personnels douaniers en République démocratique du Congo (RDC), selon un rapport du Marché commun d’Afrique orientale et australe (Comesa) présenté aux autorités congolaises, le 22 février.
Ce document accablant, intitulé « Le commerce au service de la paix », a été réalisé à partir d’observations faites sur le terrain entre décembre 2007 et janvier 2008. D’après Sindiso Ngwenya, secrétaire général adjoint du Comesa, les revenus d’importation du pays, actuellement chiffrés à 1 milliard de dollars par an, sont en réalité trois fois – voire quatre fois – supérieurs à ce qui est officiellement déclaré. Rien de bien étonnant dans un pays où la délégation du Comesa a pu dénombrer à chaque poste-frontière près d’une vingtaine de services, au lieu des quatre légalement institués. Résultat : la part la plus importante des sommes versées aux frontières finit dans les poches de quelques individus malveillants, faisant perdre au Trésor public l’essentiel de ses revenus.
Afin de juguler cette hémorragie, le Comesa est en train de mettre la dernière main à « Sidonia », un logiciel informatique qui permettra d’assurer la transparence dans le domaine douanier et de réduire la part de l’économie informelle, aujourd’hui estimée à 80 %.
Reste aux autorités congolaises à mettre en place d’urgence une politique efficace de collecte et de contrôle des revenus qui pourrait mettre un terme aux contrôles fiscaux, parfois trop complaisants, voire totalement absents dans certains secteurs d’activités.
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