Chaises vides au Salon du livre

Publié le 3 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Les appels au boycott du salon du livre de Paris se multiplient. On savait depuis belle lurette qu’Israël, qui fête cette année le soixantième anniversaire de sa création, serait l’invité d’honneur de l’édition 2008, du 14 au 19 mars au palais des Expositions de la porte de Versailles. Le choix de ce pays avait certes fait quelques vagues à Saint-Germain-des-Prés, haut lieu de l’édition parisienne, mais moins qu’à Jérusalem, où le poète Aharon Shabtaï, l’un des quarante écrivains conviés, avait refusé de participer à un « événement culturel où Israël, qui commet des crimes contre des civils quotidiennement, est invité ».
Tout est venu d’Italie, où l’État hébreu sera également honoré dans le cadre de la Fiera del Libro (Turin, 8-12 mai), après que la section italienne de l’association propalestinienne International Solidarity Movement (ISM), relayée par plusieurs organisations musulmanes de la péninsule (et l’inévitable Tariq Ramadan), a réclamé, début février, l’annulation de l’invitation en solidarité avec le peuple palestinien.
Depuis, auteurs, éditeurs et organisations professionnelles du Liban, d’Égypte, de Jordanie, du Yémen et, bien sûr, de Palestine se sont prononcés dans le même sens pour ce qui concerne la manifestation française. Le Maghreb a emboîté le pas. Au Maroc, c’est Touria Jabrane Kraytif, la ministre de la Culture en personne, qui a proposé le boycott. En Algérie, le syndicat des éditeurs a officiellement indiqué que ses adhérents ne feront pas le déplacement, avant que les éditeurs tunisiens ne choisissent à leur tour la politique de la chaise vide.
On imagine l’atmosphère dans laquelle se déroulera le Salon, qu’inaugurera, le 13 mars au soir, le président Nicolas Sarkozy en compagnie de son homologue israélien Shimon Pérès.

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