Un rêve de médina

Logements, boutiques, parc à thème… Un gigantesque complexe d’inspiration arabo-andalouse sort de terre à Yasmine Hammamet.

Publié le 4 mars 2003 Lecture : 3 minutes.

De Fès à Damas en passant par Tunis, Kairouan ou Le Caire, les vieilles médinas constituent des attractions touristiques. Restaurées, réhabilitées et dotées d’espaces de loisirs (musées, galeries d’art, bazars, cafés littéraires, restaurants gastronomiques, etc.), elles attirent les visiteurs étrangers, notamment européens, en quête d’émotion orientaliste et désireux de s’immerger dans leurs atmosphères secrètes.
Abdelwaheb Ben Ayed, président du groupe Poulina, l’un des fleurons du secteur privé tunisien, est fasciné par l’univers délicieusement suranné des médinas où il a passé une partie de son enfance. Une fois adulte, il a initié de nombreux projets industriels, commerciaux et touristiques. Mais son rêve le plus cher a toujours été de construire une médina bien à lui, un condensé de toutes celles qu’il a visitées et aimées.
Au terme d’une longue gestation de près de quarante ans, ce rêve est en passe de devenir réalité : Médina Yasmine Hammamet est en cours d’achèvement. Ce complexe résidentiel, touristique, culturel et commercial, situé dans la station balnéaire de Yasmine Hammamet, à 60 km au sud de Tunis, sera mis en service en deux temps. Juin marquera le coup d’envoi des travaux d’installation et d’équipement de l’infrastructure. L’ouverture publique aura lieu, elle, en janvier 2004.
Construite sur un terrain de 55 000 m2, à 200 m de la mer, Médina Yasmine Hammamet a toutes les caractéristiques d’un centre urbain traditionnel arabo-andalou. Tarek Ben Miled, qui l’a entièrement dessinée, s’est inspiré de l’architecture des médinas anciennes, tout en adaptant les formes traditionnelles aux exigences du confort moderne (chauffage, climatisation, ravitaillement, sécurité, etc.). Avec sa profusion de patios, de cours intérieures, de venelles, de dômes, de minarets, de tours, de remparts, de portiques et de moucharabiehs, l’endroit est un musée vivant d’art, d’architecture et de savoir-vivre arabo-musulmans. Un hommage au génie créateur des peuples du sud de la Méditerranée.
L’ensemble est constitué de trois quartiers résidentiels de deux cents logements (studios, appartements et duplex) d’une capacité d’accueil de mille deux cents lits. Ces résidences sont gérées selon la formule du temps partagé. « Nous avions d’abord envisagé de mettre en vente toutes les maisons. Mais, rapidement, cette formule nous a paru peu appropriée, parce qu’une fois vendues les habitations risquaient de se transformer en résidences secondaires pour de riches propriétaires habitant la capitale. La formule du temps partagé offre l’avantage d’avoir des copropriétaires fixes et d’assurer ainsi un meilleur taux de remplissage et une plus grande animation du complexe toute l’année », explique Mohamed Bouzguenda, l’un des promoteurs du projet.
Dotée d’un bazar à l’ancienne, de quatre fondouks (caravansérails) abritant chacun un métier traditionnel (tissage, ciselage, céramique, verre soufflé…) et d’un supermarché, Médina a aussi une vocation commerciale. À cela s’ajoute un pôle de divertissement et de loisirs, qui comprend un théâtre de music-hall d’une capacité de mille personnes, une discothèque, trois musées, une douzaine de restaurants gastronomiques, un cybercafé, une Maison du tapis, une Cour des religions, qui reconstitue l’aventure des trois grandes religions révélées (islam, christianisme et judaïsme), et un parc à thème, appelé Dream Land, offrant dix-huit attractions inspirées de l’histoire de Carthage.
Le coût total du projet s’élève à 200 millions de dinars (140 millions d’euros), dont 140 millions (100 millions d’euros) pour la construction de Médina proprement dite et 60 millions (43 millions d’euros) pour le financement de plusieurs projets connexes : deux hôtels et deux restaurants à Hammamet, et un centre d’art et d’artisanat, Dar Hammouda Pacha, au coeur de la médina de Tunis, qui servira de vitrine à Médina. Le financement est assuré par des fonds propres (60 %) et des crédits bancaires (40 %).
Les deux principaux promoteurs, Abdelwaheb Ben Ayed et Mohamed Bouzguenda, tablent, à terme, sur 3 millions ou 4 millions de visiteurs par an et espèrent rentabiliser leur projet en dix ans. « Nous avons commencé à commercialiser les composantes du projet. Si tout va bien, 50 % des espaces mis en vente seront cédés avant la fin de juin 2003. Nous avons également élaboré un programme de festivités culturelles et touristiques qui permettront d’attirer le grand public », explique Abdelwaheb Ben Ayed.

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