Un médicament hors de prix

L’antirétrovirus injectable mis au point par les laboratoires suisses Roche pourrait doubler le coût des traitements.

Publié le 4 mars 2003 Lecture : 1 minute.

La firme pharmaceutique suisse Roche annonce la mise sur le marché, à la fin de mars, d’un nouveau médicament antisida, le Fuzeon. Cette annonce prématurée et rare s’adresse aux malades, aux médecins, aux compagnies d’assurances et aux gouvernements qui participent au financement des traitements, car le Fuzeon coûtera particulièrement cher : 52 euros par jour, soit 18 980 euros par an. Il pourrait plus que doubler le coût des traitements en cours au Nord, car les essais ont montré que le Fuzeon était particulièrement efficace lorsqu’il venait en appoint des antirétroviraux déjà utilisés.
David Reddy, responsable des produits VIH de Roche, a expliqué que « ce médicament répond à un besoin particulièrement urgent et que la recherche a dû surmonter des difficultés exceptionnelles ». Mais le Fuzeon devrait pouvoir prolonger la vie de 30 % à 40 % de séropositifs porteurs d’un type de virus résistant. On estime que 78 % des patients d’Europe occidentale sont résistants à un ou plusieurs antirétroviraux. Le VIH peut connaître un milliard de mutations en vingt-quatre heures chez un seul séropositif. « Nous n’arrivons plus à le suivre », déclare Reddy.
Les médicaments actuels, les inhibiteurs de protéase, bloquent la réplication du virus à l’intérieur de la cellule. Le Fuzeon, lui, empêche l’accès du virus aux cellules saines du système immunitaire. Comme il s’agit d’une protéine, il sera absorbé par injection sous-cutanée : deux piqûres par jour. Les antirétroviraux utilisés jusqu’à présent étaient administrés par voie buccale.

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