Obsession sécuritaire
Son image a beau être omniprésente, Saddam Hussein est l’homme le moins visible d’Irak. Les menaces qui pèsent sur lui étant ce qu’elles sont, il a adapté son mode de vie et de travail aux circonstances. La centralisation de son pouvoir est extrême : tous les documents officiels passent par un seul filtre : son secrétaire. Toutes les demandes d’audience aussi, même les plus urgentes, même celles émanant de ministres et de généraux désireux de lui rendre compte des dossiers dont ils sont chargés. Il ne téléphone presque jamais et ses visiteurs étrangers doivent venir seuls, comme ce fut le cas du cardinal Etchegaray, qui, lors de son récent séjour à Bagdad (11-16 février) a dû renoncer à se faire accompagner par le nonce apostolique. Dans des voitures aux rideaux tirés, ses hôtes sont contraints à de multiples détours pour se rendre au lieu du rendez-vous : il faut à tout prix empêcher que quelqu’un connaissant la ville puisse repérer l’endroit où il se trouve.
Longtemps, il a reçu les généraux commandant les grandes régions militaires devant les caméras de la télévision. Désormais, ces audiences ont été supprimées, ou alors, elles ne sont plus filmées. Pour les décisions majeures, il réunit le Conseil de commandement de la Révolution. Ou plutôt, le « noyau dur » de ce Conseil : cinq ou six personnes, tout au plus. L’homme le plus important de son entourage est son deuxième fils, Qossaï, aussi petit et rond qu’Oudaï, son frère aîné, est long et mince. Naguère chargé des seules questions de sécurité, Qossaï est aujourd’hui de plus en plus impliqué dans les relations extérieures.
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