Ukraine : les Sénégalais font-ils l’objet de discriminations à la frontière polonaise ?

Depuis l’offensive russe, de nombreux Africains évoquent les difficultés qu’ils rencontrent en tentant de quitter l’Ukraine. L’ambassadeur sénégalais en Pologne, Papa Diop, décrypte la situation et les moyens mis en œuvre pour leur porter assistance.

Poste-frontière entre l’Ukraine et la Pologne, le 28 février 2022 © The Yomiuri Shimbun via AP Images

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Publié le 1 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

Tout au long du week-end, les rumeurs ont fusé et l’inquiétude a grandi. Comment les ressortissants d’Afrique subsaharienne vivent-ils la guerre et, surtout, parviennent-ils à fuir les combats en Ukraine ? Existe-t-il un filtrage à la frontière polonaise qui discriminerait spécifiquement les Africains, comme on le laisse entendre depuis quelques jours sur les réseaux sociaux ?

En fonction depuis 2019 et accrédité pour la Pologne, l’Ukraine et la République tchèque, avec résidence à Varsovie, l’ambassadeur sénégalais Papa Diop est confronté à la situation problématique des ressortissants sénégalais en particulier et africains en général cherchant à fuir le pays via la frontière polonaise. Il décrypte pour Jeune Afrique cette opération d’évacuation sur laquelle beaucoup de bruits circulent…

Jeune Afrique : Combien de ressortissants sénégalais sont officiellement recensés en Ukraine ? Combien parmi eux ont pu passer en Pologne ?

Papa Diop : Comme d’autres, nos compatriotes résidant en Ukraine cherchent à se mettre hors de danger. Au moment la crise a débuté, d’après les registres de notre ambassade, 67 Sénégalais étaient officiellement installés en Ukraine. Il s’agit essentiellement d’étudiants, de sportifs – notamment des footballeurs – et d’anciens étudiants qui sont restés travailler dans le pays après leurs études et qui y ont, pour certains, fondé une famille.

Du fait de la guerre, une trentaine de Sénégalais se sont déplacés vers la frontière polonaise. Ce lundi 28 février au matin, une quinzaine d’entre eux étaient parvenus à franchir la frontière polonaise. Un groupe de sept personnes est même arrivé à Varsovie par le train. Hier dimanche, j’en ai reçu trois, et aujourd’hui quatre.

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