Ukraine-Russie : ces footballeurs africains bloqués dans le pays en guerre

Plusieurs joueurs africains évoluent en Ukraine, pays qui vit sous les bombes russes depuis le 24 février. Si certains ont réussi à quitter le pays, d’autres attendent d’être évacués.

Le footballeur malien Siaka Bagayoko, en février 2021. Mali’s Siaka Bagayoko runs with the ball during the African Nations Championship (CHAN) football semi-final match between Mali and Guinea at Stade Japoma in Douala, Cameroon, on February 3, 2021. © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP

Alexis Billebault

Publié le 28 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Siaka Bagayoko a eu de la chance. S’il est aujourd’hui sans club, l’international malien doit surtout se féliciter d’avoir quitté l’Ukraine quelques jours avant le début de la guerre qu’a lancée le dirigeant russe Vladimir Poutine. « J’étais en fin de contrat avec mon club (le FC Mynai, situé près de la frontière avec la Slovaquie), donc je n’étais pas là au moment où la guerre a éclaté », explique le défenseur de 23 ans. Il est depuis retourné à Bamako, sa ville natale, d’où il suit, inquiet, l’évolution de la situation dans son ancien pays d’adoption, où il a évolué pendant un an.

Réfugiés en Pologne ou à Londres…

Mais pour d’autres joueurs africains évoluant en Ukraine, ou les championnats professionnels ont été suspendus, la situation reste complexe. L’international sénégalais Elhadji Pape Diaw (27 ans), recruté au mois de janvier dernier par Rukh Lviv, a réussi à rejoindre la Pologne. « À mon arrivée en Ukraine, en janvier, je sentais déjà une certaine inquiétude, et tout le monde s’était mis dans la tête que ça pouvait dégénérer à tout moment », a-t-il confié à nos confrères de RMC Sport.

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Avec deux de ses coéquipiers, Diaw a quitté la ville de Lviv avec son propre véhicule et réussi à rejoindre la frontière polonaise, située à 70 kilomètres de là. Les trois hommes ont réussi à passer la frontière après plusieurs heures d’attente, comme l’a raconté à RMC le défenseur sénégalais, qui souhaitait revenir en France le plus rapidement possible.

L’Ougandais Farouk Miya, qui venait également de signer à Lviv, dans l’autre club de la ville (le FC Lviv), a réussi à quitter l’Ukraine in extremis, et est actuellement réfugié à Londres, chez son compatriote Ibra Sekajja, qui évolue dans un club amateur londonien.

… ou coincés en Ukraine

Tous les footballeurs professionnels ne sont toutefois pas parvenus à sortir du pays, à l’image du défenseur tunisien Mohamed Ali Ben Salem (26 ans), sous contrat avec Inhulets Petrove, ville située à l’est de l’Ukraine à quelques kilomètres de la frontière russe. « J’ai réussi à entrer en contact avec lui le 26 février. Il m’a dit qu’il allait bien, se trouvait en sécurité et qu’il allait tenter de quitter l’Ukraine pour se rendre en Pologne en voiture. J’espère avoir de ses nouvelles rapidement », a expliqué à Jeune Afrique Wadi El Jary, le président de la Fédération tunisienne de football (FTF).

Le joueur était rentré d’un stage en Turquie avec son club quelques jours avant l’attaque déclenchée par Moscou. Lors d’un entretien accordé à nos confrères de kapitalis.com, l’ancien défenseur de l’ES Métlaoui, transféré en Ukraine le 1er mars 2021, avait assuré « ne pas avoir été contacté ni par les autorités tunisiennes, ni par la communauté tunisienne sur place », et avoir été invité « à ne pas s’approcher des casernes militaires ».

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D’autres footballeurs africains restent, eux aussi, toujours bloqués en Ukraine. C’était toujours le cas du Malien Ibrahim Kané, qui évolue à Vorskla Poltava, non loin de la frontière polonaise. Aucune information n’a en revanche filtré, pour l’heure, concernant la situation du Ghanéen Raymon Owusu (Zorya Lugansk), de l’Ivoirien Salia Cherif Konaté (Vorskla Poltava) ou encore des Nigérians Michael Gopey Stephen, coéquipier de Ben Salem à Inhulets Petrove, et Viv Solomon-Otabor et Michael Obamina, qui jouent à Rukh Lviv.

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