Le dernier carré des fidèles

Publié le 4 mars 2003 Lecture : 3 minutes.

Izzat Ibrahim el-Douri, 61 ans, numéro deux en titre après Saddam (il est vice-président du Conseil de commandement de la Révolution [CCR]). Né non loin de Tikrit d’un père vendeur de pains de glace, c’est un ancien dirigeant de la milice du Baas. Bon connaisseur du maquis des tribus irakiennes, ce musulman pratiquant et réputé proche du peuple sert de caution traditionaliste et religieuse au régime. Il est aussi le missi dominici favori de Saddam dans les pays arabes de la région. C’est lui qui reçoit les lettres de créance des ambassadeurs accrédités à Bagdad (Saddam Hussein ne les voit plus depuis longtemps).

Taha Yassin Ramadan, 64 ans, fils de jardinier, né à Mossoul. Vice-président de la République et vice-Premier ministre, il préside le Comité national chargé de distribuer les crédits à chaque ministère, dans le cadre de la résolution onusienne « Pétrole contre nourriture ». C’est lui que les diplomates cherchent à rencontrer afin de faire passer un message à Saddam. Décisif pour l’attribution des contrats.

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Tarek Aziz, 67 ans, chrétien chaldéen et fils d’un petit propriétaire terrien, il a rencontré Saddam pour la première fois en 1963, lors d’un congrès du Baas. Ancien professeur d’anglais et ancien journaliste, il est le seul des dirigeants « historiques » à connaître le monde extérieur. Ministre de l’Information, puis des Affaires étrangères, il a connu sa traversée du désert après la guerre du Golfe. L’un de ses fils a même été, un temps, emprisonné pour corruption. Membre du CCR et vice-Premier ministre, il a, depuis, repris du service. Francophile, amateur de cigares et de bon vin, Tarek Aziz n’est pas pour autant un modéré. Pour rester en cour, il a même été amené à durcir encore ses positions.

Ali Hassan el-Majid, 61 ans, général et membre influent du CCR. Cousin de Saddam Hussein (du côté paternel), il en est aussi le conseiller. C’est l’exécuteur des basses oeuvres du régime. À son sinistre « palmarès » : le gazage des Kurdes en 1988, l’écrasement de la révolte chiite en 1991, la liquidation des frères Kamel (les deux beaux-fils de Saddam) en 1996, etc. Inculte, volontiers ordurier, on l’a vu récemment à Beyrouth insulter des journalistes qui évoquaient l’hypothèse d’un départ en exil du raïs. « Ali le Chimique » est au premier rang des responsables irakiens susceptibles d’être jugés par le Tribunal pénal international.

Oudaï Hussein, 40 ans, fils aîné de Saddam et ex-dauphin, supplanté depuis quelques années par Qossaï, son frère cadet. A été tour à tour président du Comité olympique irakien et de la Fédération nationale de football, fondateur de Tele Chebab et du journal Babel, puis chef de la milice des Fedayines de Saddam. En décembre 1996, à Bagdad, a été victime d’une tentative d’assassinat, alors qu’il circulait au volant de sa Porsche. Atteint de trente balles, dont plusieurs au poumon, il a été opéré pendant quatre heures par une équipe de chirurgiens français spécialement venus de Paris et s’en est miraculeusement sorti. Extrêmement violent, corrompu, quasi incontrôlable, il a fini par se disqualifier aux yeux de son père par ses excès.

Qossaï Hussein, 38 ans, fils cadet de Saddam. Vice-directeur du Bureau militaire du Baas, il coordonne l’ensemble de la sécurité présidentielle – dix mille hommes triés sur le volet et surarmés. Désormais considéré comme le favori du raïs, Qossaï entretient de bons rapports avec les jeunes dirigeants jordaniens et syriens. Libéral en matière économique, il se veut « ouvert » en politique, prenant même des contacts autorisés avec l’opposition en exil ainsi qu’avec les milieux pétroliers américains. Est un moment apparu comme un moindre mal afin de préserver l’unité de l’Irak et de permettre à son père de s’effacer. Scénario obsolète depuis le 11 septembre 2001.

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Abed Hamoud, 55 ans, cousin, directeur de cabinet et secrétaire particulier (depuis le milieu des années soixante-dix) de Saddam Hussein. Vice-Premier ministre, il est le seul homme (avec Qossaï) à pouvoir joindre à tout moment le président. Tous les rendez-vous du leader passent par cet homme calme, évidemment moustachu, qui aurait par le passé déjoué plusieurs complots émanant de l’intérieur même du clan Saddam. Il est aussi le seul, avec Qossaï, à ne pas être fouillé avant de rencontrer le raïs (plusieurs fois par jour). Ce qui n’est pas le cas de ces autres personnages clés du régime que sont le général Kamel Moustapha, chef de la Garde républicaine spéciale, et Jamel Moustapha, beau-fils de Saddam (il a épousé Hela, sa fille cadette) et adjoint direct de Qossaï.

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