Avec ou sans médicaments ?
Un tribunal américain autorise l’administration d’antipsychotiques à un malade mental pour qu’il puisse être exécuté.
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Les médecins sont autorisés à forcer un condamné à mort à prendre des médicaments anti-psychotiques, afin de le rendre « apte » à être exécuté. C’est ce qu’a estimé la cour d’appel fédérale de Saint-Louis, dans l’Arkansas, aux États-Unis. Sans ces médicaments, le prisonnier Charles Laverne Singleton ne peut être mis à mort, conformément à un arrêt de la Cour suprême des États-Unis qui interdit l’exécution d’une personne mentalement malade.
Le cas de ce prisonnier a posé à la cour le dilemme suivant : une médication forcée suivie d’une exécution, ou l’absence de médication, avec pour conséquence une psychose et une incarcération. Selon le juge Roger Wollman, la première solution est la meilleure, du moins lorsque les médicaments sont efficaces. Pour lui, la cour ne doit pas prendre en considération l’ultime conséquence de la médication, c’est-à-dire « l’éligibilité à l’exécution ».
Selon le juge Gerald Heaney, au contraire, il faudrait permettre à Singleton d’être soigné sans craindre une exécution, car, dit-il, exécuter « un homme gravement malade sans aucun traitement et incontestablement irresponsable lorsqu’il est sous traitement relève d’un acte aussi barbare que la vengeance la plus idiote qui soit ».
Singleton a été condamné à mort en 1979 pour avoir assassiné l’employé d’une épicerie de l’Arkansas. Sa condamnation a été confirmée deux ans plus tard par la Cour suprême de cet État.
En 1986, la Cour suprême des États-Unis a estimé que l’exécution des malades mentaux est bannie par le huitième amendement, qui interdit les châtiments cruels.
En se fondant sur d’importantes évaluations médicales décrivant Singleton comme un psychotique, les avocats affirment que leur client est mentalement déficient et qu’il ne peut donc être exécuté.
© The New York Times et J.A./ l’intelligent 2003. Tous droits réservés.
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