Un Fonds au bord du gouffre

Publié le 4 février 2003 Lecture : 1 minute.

A l’heure où le Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose fait la preuve de son efficacité, il se retrouve, paradoxalement, à cours d’argent. Le 24 janvier, 108 millions de dollars ont été déboursés pour financer la lutte contre ces trois épidémies. Les six bénéficiaires sont la Chine (28,9 millions de dollars), le Honduras (20,5 millions), le Sri Lanka (7,9 millions), le Laos (4,5 millions), le Maroc (4,7 millions) et le Malawi (41,8 millions). Le 29 janvier, sept pays, dont Madagascar, se partageaient à leur tour 66 millions de dollars.
Ce Fonds, très critiqué lors de sa création, en juin 2001, à l’initiative de Kofi Annan, remplit finalement sa mission avec succès, ayant déjà distribué 211 millions de dollars et projetant de décaisser – les accords sont signés – 405 millions dans les prochains mois. Même les organisations non gouvernementales, qui critiquaient la complexité de son mode de sélection des projets, reconnaissent aujourd’hui son efficacité. Et désormais, c’est avec la participation de ces mêmes ONG, d’entreprises et de gouvernements qu’il fonctionne. En témoigne son dernier conseil d’administration (29-31 janvier à Genève), qui a entériné la distribution de plus de 800 millions de dollars à cent pays sur deux ans, une fois les premiers 616 millions intégralement versés.
L’ordre du jour contenait également un appel urgent aux financements. Car, une fois ces millions de dollars dépensés, les caisses seront totalement vides. Or, pour limiter la propagation des épidémies, Richard Feachem, le directeur exécutif du Fonds, estime que 6 milliards de dollars sont nécessaires. Et il ne faudra pas compter sur la contribution des États-Unis. George W. Bush, dans son discours sur l’état de l’Union, le 28 janvier, a en effet annoncé que son pays allait consacrer 15 milliards de dollars sur cinq ans à la lutte contre le sida dans les pays en développement. En menant cette entreprise « individuelle », il devrait se sentir exonéré de financer les institutions internationales. Et s’offre ainsi la possibilité de choisir les programmes bénéficiaires, dont ceux favorisant l’absence. Laquelle n’est pas une priorité du Fonds.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires