Qui finance l’organisation ?

Publié le 4 février 2003 Lecture : 2 minutes.

L’une des premières missions du directeur général de l’OMS est de mobiliser des ressources « extrabudgétaires » pour financer les programmes de l’Organisation en matière de santé. Car le budget ordinaire permet à peine de payer ses 3 500 fonctionnaires. Ce budget, payé par les 194 États membres, est de 421,3 millions de dollars en 2003. Il devrait s’élever à 450 millions en 2004. Ces ressources représentent seulement 32 % du budget global. Le reste – c’est-à-dire 68 % – provient des dons collectés par l’organisation. Leur origine ne fait pas l’objet d’une communication publique. Le projet de budget 2004-2005 – un document de 120 pages – n’évoque, en effet, que leur répartition maladie par maladie et région par région. Dans l’ensemble, l’OMS dépensera en 2004 près de 1,4 milliard de dollars, contre 1,1 milliard en 2003. La progression s’explique essentiellement par les dons (+ 37 %). D’où l’importance du « profil » du directeur général, qui doit être non seulement un homme de santé, mais aussi un leader capable de faire du lobbying auprès des bailleurs de fonds privés et publics – organisations de charité, États, fondations et autres institutions -, de gagner leur confiance et de leur demander « toujours plus ». Pour le programme sanitaire de 2004-2005, l’OMS compte mobiliser 1,9 milliard de dollars, contre 1,4 milliard pour celui de 2002-2003.
Dans la partie visible de l’iceberg budgétaire, on sait que les deux tiers du budget de fonctionnement (ou ordinaire) sont fournis par seulement six pays : États-Unis (22 %), Japon (19,3 %), Allemagne (9,6 %), France (6,4 % ), Royaume-Uni (5,5 %) et Italie (5 %). Les deux autres puissances « politiques » – Russie et Chine – ne contribuent respectivement qu’à hauteur de 1,2 % et de 1,5 %. Le plus important contributeur africain est l’Afrique du Sud, avec 0,4 %. Une quarantaine de pays ne versent que le minimum : 0,001 %, soit 4 213 dollars. On peut citer : Burundi, Bouthan, Cap-Vert, Comores, Djibouti, République dominicaine, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Guyana, Kiribati, Laos, Lesotho, Liberia, îles Maldives, Mauritanie, Nauru, Niger, Rwanda, São Tomé e Príncipe, Tchad, Togo et Tonga.
Comme toutes les organisations onusiennes, l’OMS souffre d’arriérés de paiements, mais reste discrète sur le sujet. Les États-Unis sont, en effet, au premier rang de ceux qui traînent les pieds : leur ardoise s’élevait, au 31 décembre 2002, à 42,8 millions de dollars, sur un total de 163 millions. Ils sont suivis par l’Ukraine (39,4 millions) et l’Argentine (17,9). Seuls 116 pays ont réglé la totalité de leurs cotisations, 22 l’ont fait partiellement et 56 pays n’ont rien payé en 2002.
Les financements prévus dans le programme 2004-2005 sont destinés à hauteur de 23 % (650 millions de dollars) aux maladies transmissibles, au paludisme et à la tuberculose. Autres affectations : 16 % pour les vaccins, 13 % pour la santé de la mère et de l’enfant, 8 % pour la nutrition et l’environnement et 7 % pour les maladies non transmissibles, dont celles liées au tabac (1,8 %). La direction, la gestion, la promotion, la planification et la mobilisation des ressources accaparent près de 40 % du budget.

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