Nous serons supporteur ou arbitre…

Publié le 4 février 2003 Lecture : 2 minutes.

A Paris, les 25 et 26 janvier, je me suis joint, avec le président de la Commission de l’Union européenne Romano Prodi, à la mobilisation internationale pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise dans laquelle elle ne cesse de s’enfoncer depuis septembre 2002. Au centre de la Fédération française de rugby, à Marcoussis, toutes les forces politiques ont eu plus d’une semaine pour remettre à plat les problèmes essentiels qui minent la Côte d’Ivoire depuis des années. La bonne volonté était là. Le courage politique aussi. L’accord n’a pas été facile et a demandé à chacun des concessions. C’est la règle du jeu. Mais le jeu est fini. Les termes d’une solution sont définis. Sur le terrain, il n’y a pas deux équipes en compétition pour gagner. Tous doivent oeuvrer pour qu’il n’y ait qu’un seul gagnant : la Côte d’Ivoire et tous ses citoyens. Il faut transformer l’essai marqué à Marcoussis et nous, Union européenne, serons à la fois supporteur et arbitre.
Une de nos priorités sera désormais d’aider la Côte d’Ivoire, qui dispose de tant d’atouts, à ne pas rejoindre la triste liste des États africains rongés par une logique de conflit, dont les premières victimes sont toujours les populations civiles. L’Union européenne fait beaucoup en Afrique. Le continent n’en a pas toujours conscience. Nous sommes souvent considérés comme simple bailleur de fonds. Ce n’est ni notre vocation ni notre philosophie. Les accords de Cotonou (qui régissent la coopération UE-ACP) ont bien clarifié les principes de la relation : la cogestion, le respect des valeurs fondamentales de l’Union européenne et de la communauté internationale, pour l’Afrique et avec l’Afrique.
La Côte d’Ivoire a pu apparaître comme un modèle. Elle a ses richesses naturelles. Elle a été un pôle attractif pour les pays de la région comme pour les investisseurs. L’ancien président Houphouët-Boigny avait aussi mis son énergie au service d’une vision panafricaine : à certains égards, elle contient les mêmes graines que celles qui ont permis la construction de l’Union européenne. Et, aujourd’hui, de l’Union africaine, de la Cedeao ou du Nepad.
Arbitre, nous le serons aussi, en tant qu’Européens, à l’égard des pays de la sous-région qui ont compris que cette crise devait cesser. Soyons francs : l’Afrique de l’Ouest semblait éviter la tourmente que si souvent ce grand continent affronte. Ce n’est plus le cas. Nous avons eu au cours des dernières années trop de crises dans cette partie de l’hémisphère. J’appelle de tous mes voeux une contribution positive des États africains présents à la conférence de Paris, et, en premier lieu, des voisins immédiats. Dans l’Union européenne, nous cherchons toujours notre intérêt commun. La même démarche devrait guider la politique des États de cette région.

Je crois à la Côte d’Ivoire. Le défi de paix est là : après trop de violences, nous avons eu un long match politique.
Un essai difficile a été marqué. À vous, citoyens de Côte d’Ivoire, de le transformer. À nous de vous y aider. C’est ma détermination et celle de l’Union européenne.

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