Guerre en Ukraine : les Africains face au tri ethnique, par François Soudan
Les témoignages sont formels : les Africains fuyant l’Ukraine se font débarquer des trains ou des bus, ou refouler aux frontières de l’Union européenne. Sans que cela émeuve des commentateurs occidentaux totalement décomplexés.
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Un étudiant nigérian en larmes après que la police ukrainienne lui a interdit de monter à bord d’un train pour la Pologne, le 28 février, à Lviv. © Ethan Swope/Bloomberg via Getty
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 2 mars 2022 Lecture : 4 minutes.
Est-ce l’effet Macky Sall ? Pour une fois, l’Union africaine (UA) a réagi vite et fort. En qualifiant de « choquant et raciste » l’éventualité d’appliquer un « traitement différent inacceptable » aux réfugiés africains fuyant la guerre en Ukraine par rapport aux centaines de milliers de nationaux contraints à l’exil par l’agression russe, le communiqué de l’organisation panafricaine en date du 28 février a mis le doigt sur une évidence : les discriminations à l’encontre des originaires du continent africain et du monde arabo-musulman sont à l’épreuve des balles.
Il ne s’agit plus en effet de savoir si les vidéos choquantes qui circulent sur la toile depuis quelques jours, où l’on voit des étudiants ou résidents africains en Ukraine se faire débarquer des trains et des bus ou refouler aux frontières de l’Union européenne (UE) sont authentiques ou non. Elles le sont, corroborées par de multiples témoignages reçus par plusieurs rédactions, dont celle de Jeune Afrique. Et elles n’ont, dans le fond, rien d’étonnant quand on connaît le florilège d’insultes et de comportements racistes dont font l’objet en temps ordinaire les dizaines de milliers de ressortissants nigérians, sud-africains, congolais, camerounais, marocains, algériens, irakiens vivant en Ukraine, en Russie et dans les pays de l’Est européen.
Une forme d’apartheid
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